Pierre Lorillon, 94 ans, est mort hier, quelques mois après un autre as, Roland de la Poype. Du Normandie-Niémen qui combattit en Russie, il ne reste plus que deux pilotes en vie, Jean Sauvage (95 ans) et Gaël Taburet (94 ans), ainsi que 9 survivants chez les mécaniciens. Retiré à Lumio, en Corse, il recevait régulièrement la visite de pilotes du Neu-Neu, lorsqu'ils venaient dans l'île en campagne de tir.
Né l'année de la victoire, Pierre Lorillon était breveté pilote de tourisme en 1936, indique Yves Donjon, dans son ouvrage "Ceux du Normandie-Niémen". Il intégre une formation de sous-officier pilote dans l'armée de l'air, deux ans plus tard, et tente de rallier l'Angleterre depuis l'Afrique du Nord, mais échoue, indique le documentaliste du groupe de chasse.
Il arrive au GC Normandie le 8 mai 1944 et obtient sa première victoire sur un Stuka, le 1er août 1944. Sept FW190 suivront.
Ecosse, Guyane, l'as pilote sous tous les cieux, puis embraie à l'ELA 56 Vaucluse (1), à partir de 1950. Il participe à la guerre d'Indochine, de février 1953 à novembre 1954 où on lui attribue la croix de la Vaillance avec palme. Puis il s'illustre à nouveau en Algérie, de 1960 à 1962.
Il quitte le personnel navigant le 1er février 1969, avec le grade de commandant.
(1) qui opère pour le compte du SDECE, qui précède la DGSE.