Serval a passé la semaine dernière le cap des 200 bombes de 250 kg (GBU-12, -49, AASM) larguées. Deux actions ont consommé à elles seules plus du quart de ce total : le raid Rafale du 13 janvier (21 bombes), et un raid nocturne au nord de Kidal, dans la nuit du 2 au 3 février (une trentaine de bombes).
Ce bilan de feu a été atteint en quarante jours, soit cinq munitions tirées journellement en moyenne (1) avec une empreinte aérienne particulièrement limitée, puisque seulement 14 chasseurs sont engagés sur place, pour 6 à 10 sorties de chasse et reconnaissance par jour en moyenne, et un détachement chasse à moins de 250 personnels soit 5% de l'effectif total de l'opération Serval. Seuls les moyens en ravitaillement en vol sont -proportionnellement- importants, du fait des étendues à parcourir, et de la permanence sur zone désirée.
La destruction des cibles tirées -dépôts de munitions et de carburant, centres de formation, cantonnements, blindés, véhicules- a eu un effet évident sur les capacités des djihadistes à combattre (2).
Dans des contextes différents, les 950 bombes guidées de 250 kg tirées par la France pendant Harmattan l’avaient été sur huit mois de campagne, avec au moins deux fois plus de chasseurs (et parfois plus).
Quoique le chiffre ne soit pas officiel, environ 200 bombes du même type avaient été tirées de mars à octobre 2002 en Afghanistan, par six Mirage 2000D, aux côtés des avions américains.
(1) les données qui précèdent démontrent que certains jours ont été plus calmes que d'autres.
(2) même si la réussite de Serval ne se résume pas à la seule action de l'arme aérienne, et s'explique, de fait, par une forte imbrication des effets interarmées et interalliés.