Hier, Paris a embrayé aux Pays-Bas et à l'Allemagne sur les ventes d'armes à Ankara, mais en
adoptant une position particulière. Contrairement au résumé qui tourne en boucle dans les média, la France n'a pas pris la décision d'arrêter ses livraisons d'armes à Ankara, mais seulement sur ce qui pourrait être utilisé en Syrie. Or dans les faits, Paris exporte déjà très peu d'équipement de défense à Ankara, qui est aussi et surtout... un gros producteur -et désormais exportateur- d'armes.
A bien y regarder, le plus gros des matériels français utilisés par la Turquie se résume à des hélicoptères Cougar (Airbus) qui ne constituent pas l'ossature de l'armée. Et des avions de surveillance maritime Meltem (Thales) qui, eux, ne sont pas utilisés en Syrie.
Bref, l'engagement de Paris, qui devait néanmoins être signifié vu le comportement turc en Syrie, n'a aucun impact concret, et ne freine aucunement la guerre qu'Ankara mène depuis quelques jours.
A bien y regarder, la vraie réponse, européenne celle-là, serait bien de stopper les exportations turques vers l'Europe. Cela aurait un vrai impact sur l'économie turque. Mais évidemment, cela en aurait aussi sur les exportations de l'UE vers la Turquie.
Par contre, le message envoyé par Paris douche les derniers espoirs de ceux qui pensaient encore vendre quoi que ce soit en Turquie (il en restait).
Pour l'heure, les trois capitales européennes ont donc choisi l'optique la plus minimaliste, surtout dirigée vers leurs opinions publiques, qui ont l'air plus concernées par ce qui se passe en Syrie qu'au Yémen (ceci expliquant aussi le cela). Une telle précaution permet aussi d'anticiper de mauvais comportements de l'armée turque dans la zone.
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