Ce livre assez étonnant plonge dans le business de l'otage en Somalie, sur un cas inconnu chez nous,
celui d'Amanda Lindhout. L'éditeur François de Saint-Exupery, bien connu pour sa collection de récits guerriers (Nimrod) l'a choisi pour lancer sa nouvelle série Seramis, plutôt orientée, elle, sur les récits de femmes.
L'histoire d'Amanda Lindhout n'aura pas été simple, avec une famille vite ecartelée, et très tôt, cette canadienne finance ses voyages grâce à ses pourboires de serveuses. Elle en devient journaliste occasionnelle (pour une chaîne iranienne, puis pour France 24 notamment) dans les pires terrains de la planète, en Irak et en Afghanistan. C'est en Somalie qu'elle est prise en otage avec son ancien petit ami en 2008.
Elle restera détenue 460 jours, et libérée contre rançon. Ses géôliers y montrent un respect à géométrie variables des préceptes de l'Islam, tandis que l'otage, elle, se convertit. Elle finance depuis des actions humanitaires en Somalie -sujet sur lequel on aurait aimé avoir plus de détails-.
Il ne faut attendre aucune histoire de forces spéciales, d'espions, ou d'attaque de drones, dans ce livre, distingué comme le meilleur au Canada en 2013. C'est une histoire humaine qui vaut le détour, quitte, si vous voulez vous concentrer sur la prise d'otages, à effacer le premier tiers du livre. Sur de mots parfois abstraits de survie, résilience, qu'on entend beaucoup de nos jours, on a là quelques éléments de cas concret.
Un dernier ajout, de l'éditeur, en fin de livre, est une de rares sources de sourire dans ce livre fait essentiellement de souffrance. Vous êtes prévenu(e)s !
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