C’était la dernière fois que certains parlementaires de la commission de la défense et le CEMA se
rencontraient : ce RDV a commencé par la remise de la médaille de l’assemblée nationale.
Le chef des armées a ensuite déroulé une longue intervention évoquant l’état de l’outil de défense, et la nécessité de « boucher les trous ». Qui, il est vrai, se sont multipliés en nombre et en profondeur ces dernières années. Il a notamment cité le domaine aérien : ISR, flotte de transport, hélicoptères. « Pour l’ensemble, nous sommes au bord de la rupture. Parfois, en tant que chef des opérations, je renonce à certaines cibles par incapacité, c’est-à-dire par insuffisance de capacités » (le précédent GCOS l’avait dit avant lui).
Il a aussi reconnu que 60% des véhicules de l’armée de terre engagés en opex n’étaient pas protégés, sans préciser contre quoi (RPG, mines, perforantes ?). « On ne peut pas continuer comme cela », a-t-il lancé aux députés.
Quelques uns lui ont fait remarquer que de précédentes auditions avaient manqué de chiffres permettant de bien le saisir. C’est bien le cas par exemple pour la disponibilité des hélicoptères, sur laquelle la communication aux parlementaires aura tardé (cf interpellations de François Cornut Gentille ou... de ce blog). Yves Fromion (LR) a dénoncé des « gigantesques dépassements de contrats opérationnels (…) Si l’on décide de dépasser de 30% le contrat opérationnel, encore faut-il l’assumer ensuite ». Jean-François Lamour (LR, un soutien de François Fillon) en a rajouté une louche : « Vous conviendrez toutefois que l’on a fait exploser votre contrat opérationnel sans que l’intendance suive ». Un vieux problème.
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