vendredi 24 février 2017

Une méthode pour ne pas perdre du temps

Comment éviter de faire perdre du temps aux futurs rédacteurs d’un livre blanc potentiel, et de la
future loi de programmation militaire ? En faisant le job soi-même !
C’est presque en ces termes que le CEMA a expliqué aux députés, qui auront encore le droit de voter ce travail -ou pas- qu’il ne faudrait pas perdre de temps, une fois la nouvelle équipe en place, en mai. « Les évolutions stratégiques des années 2015-2016 et l’usure du modèle imposent que nous procédions à une adaptation rapide de nos contrats opérationnels et de notre modèle d’armée, sur la base d’une analyse actualisée du contexte sécuritaire. La conduite dès le printemps prochain d’une revue stratégique répondrait à ce double impératif d’actualisation et d’urgence. À dire vrai, nous n’avons pas le temps de repartir d’une page blanche et de rédiger un nouveau Livre blanc. C’est la raison pour laquelle l’état-major des armées a commencé le travail. Ces réflexions permettront l’élaboration et l’adoption d’une nouvelle loi de programmation militaire – qui serait votée, idéalement, d’ici à la fin de l’année 2017, en cohérence avec le triennal budgétaire ». 
Cet exercice sera-t-il pour autant plus efficace que celui du (des) précédent(s) livre(s) blanc(s), très ancrés dans le géopolitique, mais pas forcément toujours dans les rouages capacitaires (et les petites roues qui l’actionnent, comme le MCO, le moral, les trucs comme ca). Bref, inviter un caporal/quartier-maître stratégique pourrait aussi faire sens, pour n'éviter aucun sujet.
Même si, le CEMA le dit, il ne vit pas en vase clos, courant avec les chemistes, et il s'imbibe chaque semaine de la vie des soldats de France, courant puis tirant au HK416 avec le 1er RPIMa, visitant un dépôt de bombes à Avord, ou des fantassins à Colmar.
Peut-on, à l'argument du "ne perdons plus de temps", laisser au seul EMA la construction d’un tel travail déterminant ? De telles lignes ont dû être, en tout cas, bien lues dans bien des endroits. A commencer par les équipes qui pourraient s'installer à la tête du ministère de la défense en mai.
Personnellement, je pense qu'on n'échappera pas à une revue de programmes (comme en 1997), qu'on n'atteindra pas les 2%... et que tout sera encore plus compliqué demain qu'aujourd'hui.

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