Le président en personne avait promis des résultats rapides, début février au plus tard. Mais bientôt
une mois après cette date limite, on ignore toujours les conditions dans lesquelles est mort un adolescent au nord-Mali, en fin d'année dernière. Pour ne parler que des questions les plus simples.
Cette addition de délais pourrait conduire à forger de nouvelles suspicions chez les ONG et la presse. On attend aussi de voir la forme que prendra la transparence qui a été promise par le chef des armées.
En fait, et comme souvent, l'armée française s'est retrouvée piégée par ses choix de communication. Comme le choix de ne pas médiatiser le bilan des IED sur Barkhane dès 2015, pourtant évoqué par ce blog. Les attaques se sont encore accentuées en 2016, et ce n'est en fait que tardivement (fin du printemps 2016) que les moyens ont été mis dans la lutte anti-IED. Avec des véhicules spécifiques, issus du 13e RG (ils auraient pu être envoyées bien plus tôt, les mines et IED étaient déjà là en 2013), mais aussi des modes d'actions adaptés.
L'adolescent tué, qu'il ait ou pas été membre d'un réseau d'IED, est arrivé sur ce fond de tableau. Des soldats mutilés au sol -Barkhane, mais aussu Minusma, et des civils-, et chacun essayant de réduire cette saignée continue.
S'il appartenait à ce réseau, quel rôle y tenait-il ? Simple sonnette (auquel cas le simple fait de communiquer a donc désormais pris pour conséquence une neutralisation, sans autre forme de procès ou de remise aux autorités locales) ou acteur plus important ? Toutes les règles d'engagement ont-elles été respectées dans ce dossier ? Il est vraisemblable que oui, mais ces règles peuvent présenter des failles, on l'a déjà vu en Afghanistan, comme ce blog l'avait alors expliqué. Les moyens d'observation de l'effecteur -un hélicoptère de l'armée de terre- sont-ils suffisants pour une opération réactive ? Beaucoup de questions, certaines techniques, d'autres légales, d'autres morales.
Au final, rien de surprenant qu'il faille plus de temps que prévu pour trouver la bonne phraséologie.
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