Au Brésil, où le ministre avait annoncé des bonnes nouvelles fin juillet, aux Emirats Arabes Unis, en Inde et évidemment en Russie, la force de frappe commerciale française a du mal à s'imposer, malgré l'engagement du pouvoir politique français, sous toutes ses formes, et des armées, jamais loin derrière.
Pour décrocher un contrat en Russie, la France a défilé sur la place rouge le 1er mai, envoyé un BPC dans un port russe, et même promis que l'industrie locale pourrait en construire la moitié (deux sur quatre).
On le sait, décrocher ce contrat est essentiel pour les Chantiers de l'Atlantique, frappés de plein fouet par le climat économique dépressif. Le gouvernement avait déjà plus qu'anticipé la construction du 3e BPC destiné à la marine, qui n'était attendu qu'à la fin de cette décennie. Précisément pour permettre, déjà, aux Chantiers de traverser une mauvaise passe : c'est le plus gros poste du plan de relance (plus de 400 MEUR)
On le sait aussi, en Russie, les choses sont toujours plus compliquées qu'il n'y paraît, d'autant plus que l'industrie locale peut, faute d'avoir obtenu des compensations suffisantes (1), opter pour un autre chantier. Coréens, Singapouriens, et pourquoi pas, Espagnols (qui ont doublé DCNS en Australie), ils peuvent eux aussi l'emporter, si comme l'expliquait ce matin le quotidien russe Kommersant, la Russie veut procéder par appel d'offres.
(1) Ce même processus de surrenchère se retrouve désormais partout, comme au Brésil où en plus il faudrait acheter une dizaine de KC390. Les 50 EC725 -le plus gros contrat de l'histoire d'Eurocopter- vendus il y a quelques mois seront assemblés sur place.