La messe était dite depuis la fin juillet, quand le CEMA avait envoyé une lettre de commande pour deux EC225 au DGA. Et rien d'autre. Cette fois, c'est bien officiel : la France commande deux EC225, version civile du Caracal (1), pour des missions SECMAR au large de la Bretagne. Selon nos sources, ils assureront en outre des missions d'appui au contre-terrorisme maritime (CTM), particulièrement en termes d'entraînement, les commandos marune n'ayant plus de vecteur avec la fin annoncée du Super Frelon, en avril prochain.
Fort opportunément, les deux machines arriveront à Lanvéoc en mars et juin, alors que la commande, elle, date du 1er décembre.
Même les non-spécialistes l'auront compris, on ne fabrique pas un hélicoptère en aussi peu de temps, même chez Eurocopter. Les deux exemplaires seraient en fait deux "queues blanches" qu'un exploitant civil, peut-être Bristow Helicopters, a finalement choisi de ne pas prendre, récession oblige.
Ceci arrange évidemment la marine, qui avait étudié la location d'hélicoptères, mais sur trois ans, cela revenait aussi cher que d'acheter, l'appel d'offres ayant apparemment aiguisé les appétits.
Une consultation a donc été organisé pour la forme, tout en sachant bien que l'issue était sans surprise. On ignore quelle tirelire, du budget courant, du plan de relance, ou des urgences opérations, a réglé la facture, que la DGA et Eurocopter ont choisi de ne pas dévoiler.
Les deux appareils devraient comporter des fonctionnalités SECMAR (treuils, flotta), peut-être la boule optronique, mais pas les équipements de guerre électronique , ce qui permet d'alléger la note. Dans cette configuration et avec un réservoir supplémentaire, le 225 peut aller recueillir 15 personnes à 250 nautiques de sa base, avec un équipage de cinq marins (deux pilotes, un treuiliste, un plongeur, un médecin).
La France a commandé 19 Caracal (ou EC725) et donc, deux EC225. Les 19 engins se ventilent entre le 4e RHFS (8 appareils, tous livrés), l'EH 1.67 "Pyrénées" (6 appareils, tous livrés), les cinq derniers ayant été réglés par le plan de relance. La DGSE en récupérèra trois (le premier, troisième et cinquième) tandis que l'EH 1.67 décrocherait les numéros pairs.
Le + du Mamouth :
Le dossier de la SECMAR avait généré une guerre de tranchées entre aviateurs et marins, les premiers estimant prioritaire leur engagement, sur Caracal, en Afghanistan. Les seconds, pas entendus à Paris, constatant que les SF n'avaient plus la dispo suffisante. L'achat de deux EC225 comble peut-être les fossés, quoique le maintien d'une machine de Cazaux (ou Pau) restera peut-être nécessaire, si l'on considère la disponibilité moyenne de cette gamme d'appareils.
L'autre + du Mamouth :
Un front réglé, un deuxième se présente, avec le douloureux dossier de la colocalisation des Caracal, à Pau ou à Cazaux. Prudemment, aujourd'hui, personne ne jubile, alors même que la décision doit être annoncée ce moid décembre, pour une application à l'été. Cependant, alors même que la colocalisation doit provoquer des gains en matière de disponibilité, deux foyers, au moins, subsisteront, hors le plot aquitain : Lanvéoc (EC225) et Evreux (GAM). Et il ne faut pas exclure un troisième...
(1) en fait, mis à part les équipements de mission, cellule et avionique (FMS, carto, etc) sont rigoureusement les mêmes.