Une brève presque anodine, sur le site du ministère de la Défense, recèle une petite bombe : 22, le nombre de dragons parachutistes du 13e RDP opérant en Kapisa, au sein de la TF Korrigan, en Afghanistan. La présence de ce régiment n'est plus un scoop, après la mort tragique de deux de ses opérateurs, l'adjudant-chef Yann Hertach et le brigadier-chef Gabriel Poirier, le 27 septembre (1).
Seulement, toute information, même la plus anodine, est un défi à la discrétion dont s'entoure ce régiment emblématique, qui place ses anciens cadres dans les arcanes politico-militaires (2). Le 13e RDP appartient à la brigade des forces spéciales Terre (BFST) et oeuvre aussi bien pour la direction du renseignement militaire (DRM) que pour le commandement des opérations spéciales (COS). Il est notamment spécialisé dans le renseignement stratégique, le 2e RH oeuvrant, lui, au sein de la brigade Rens, dans le domaine opératif. Le fait d'affecter un tel outil à un "simple" GTIA témoigne bien de la débauche de moyens rens qui ont été injectés en Afghanistan après l'embuscade d'Uzbeen.
Le + du Mamouth :
Fin novembre, le nombre de ressortissants des forces spéciales en Afghanistan oscillait entre 60 et 70, principalement apportés par le 13e RDP et le 4e RHFS (hélicoptères Caracal), un troisième plot de 20 commandos étant chargé de la formation des FS afghanes. Comme ce blog l'a déjà écrit, aucun de ces spécialistes, pourtant, n'oeuvrait sur une mission pilotée par le COS. Cela pourrait donc changer, si l'on en croit le Figaro Magazine du jour. Aucun chiffre n'a été cité jusqu'à maintenant mais on peut penser qu'au claquement de doigts, le COS pourrait aligner sans trop de difficultés un Task Group oscillant entre 100 et 150 commandos, avec les appuis idoines. Signes des temps, le COS vient de commander en urgence, mi-octobre, dix systèmes de minidrones Skylark 1-LE, qui seront livrés en quelques semaines : cela faisait précisément partie du contrat. Et avait préféré garder dans la discrétion son dernier exercice Gorgone, en octobre, dans le sud-ouest qui avait réuni, pour la première fois de son histoire, toutes les composantes du COS, sans exception.
Le seul facteur limitant, jusqu'aux premiers jours de janvier, est représenté par l'engagement du COS dans la Nato Response Force. Avec, à la clé, d'importants moyens placés en astreinte. Une fois le mandat fini...
(1) le même 2e escadron avait déjà perdu cinq de ses opérateurs dans le crash d'un Cougar, lors d'un entraînement au Gabon. Plusieurs enquêtes ont été lancées à la suite de cet accident aérien, dédouanant semble-t-il assez rapidement le type d'hélicoptère.
(2) entre autres, l'un d'eux est attaché d'ambassade, un autre est en charge de la direction de la protection du secret défense (DPSD), et un autre a participé à la mise en place de la cellule Bajolet, à l'Elysée.