Pas de drone secret à Kandahar dans Air&Cosmos cette semaine, mais encore mieux, dans une double page consacrée aux spectaculaires capacités de notre outil satellitaire. L'hebdomadaire publie aujourd'hui quatre photos d'une célèbre centrale nucléaire nord-coréenne, tout droit sorties des bibliothèques de la direction du renseignement militaire français (1). L'intérêt des les publier consiste évidemment à voir, à l'oeil nu, les progrès enregistrés dans les techniques d'imagerie spatiale ces dernières années, puisqu'on l'aura compris, les photos ont été captées à quelques années d'intervalle.
Le plus du Mamouth :
De quoi susciter, chez vos enfants, des vocations de photos interprètes (si déjà ils sont bons au "jeu des douze erreurs"...). A peine moins sérieusement, la filière IMINT française repose sur la qualité et le nombre de ses capteurs, mais aussi et bien évidemment, des "yeux d'or" (2) qui les servent, qui dans les régiments et escadrons de drones, dans les escadrons de reconnaissance aérienne, à la DRM (CF3I), à Creil...
Le député Jean-Claude Viollet, à la fois rapporteur Air à la commission de défense et co-rapporteur sur les drones redoute justement que cette ressource rare ne se renouvelle pas, et surtout, qu'elle soit attirée, à prix d'or (normal, pour des "yeux d'or") vers le privé. Déjà, des sociétés fournissent des services clés-en-main et le risque, réel, de voire paradoxalement nos capteurs s'enrichir en qualité, avec un appauvrissement de la collectivité capable de détecter et d'analyser.
(1) qui achète aussi des clichés civils sur le marché international et échange des photos militaires avec des confrères, donc, clairement, rien ne permet de prouver que ces photos de la DRM ont effectivement été prises par la famille Helios 1 et 2.
(2) par analogie, évidemment, avec les "oreilles d'or" de la marine.