Une fois de plus, ISAF et pouvoir afghans s'affrontent sur la mort encore inexpliquée de civils, dans l'est de l'Afghanistan. A la différence que cette fois le pouvoir, c'est aussi celui de la rue, à Djalalabad, où une manifestation s'est tenue ce matin, avant une deuxième, prévue à Kaboul. Le gouvernement Karzaï estime que la coalition est responsable de la mort, samedi, de dix civils dont huit "écoliers", dans la province de Kunar. L'ISAF ne reconnaît pas ces morts, reconnaissant cependant que ses forces spéciales y ont tué, le même jour, des "talibans".
Alors que la disparition des "dommages collatéraux" est la priorité revendiquée de tous, le conflit afghan n'en a jamais enregistré autant. Le dernier en date reconnu par l'OTAN, avait été enregistrée en zone allemande, lorsqu'un officier avait demandé un appui aérien jugé abusif par la suite, puisque le demandeur n'avait pas levé le doute sur les personnels présents sur place, des civils, en l'occurence. Et aucun soldat n'était menacé, à ce moment-là.
Le + du Mamouth :
Ces bavures reposent souvent les mêmes questions de la qualité du renseignement à l'origine des tirs, que ces derniers soient d'origine terrestre ou aérienne. Puis, dans de nombreux cas, aussi, du professionnalisme de ceux qui guident les tirs (JTAC). Un sujet critique en Afghanistan, qui ne règle pas à coups de dogmatisme, mais de savoir-faire. Or, aujourd'hui, force est de constater que si tous passent par le même cursus de "certification" en arrivant en Afghanistan, les niveaux d'expertise -et de matériel- déployé sont très épars. Sans doute un secteur sur lequel il serait prioritaire de plancher, avant que les erreurs ne nous coupent définitivement de la population afghane.