L'ISAF recherche 200 équipes de mentors, OMLT et POMLT confondues, pour permettre anx forces de sécurité afghanes (ANSF) d'arriver à maturité.
Actuellement, 62 OMLT seulement opèrent en Afghanistan, où il faut mentorer 106 formations élémentaires de l'ANA. Faute de mieux, les Etats-Unis ont donc largement contribué à armer des ETT (embedded trainning teams), de format plus réduit, pour compense ce déficit chronique en mentors. Actuellement, 4.750 policiers et militaires afghans sont formés par mois par l'ISAF, selon l'EMA.
C'est vraisemblablement aussi dans ce domaine du mentoring que l'ISAF recherche des appuis, aujourd'hui, chez ses contributeurs. On le sait, les volontaires manquent, car ces OMLT, en première ligne, sont très exposées. La France y a perdu quatre hommes : deux appartenant à la 11e BP (ADC Pascal Correia du 1er RCP, Cne Patrice Sonzogni du 35e RAP), un à la 27e BIM (ADJ Laurent Pican) et un au 3e RG (ADC Nicolas Rey).
La France fournit déjà 6 OMLT et 4 POMLT armées par les gendarmes (deux en Kapisa, deux en Surobi). L'effort est donc déjà conséquent, engageant 300 personnels pour les OMLT, et 100 pour les POMLT. Si on y ajoute les actions de formation, on excède largement les 500 personnes, soit environ 15% de l'effectif total.
Engager des OMLT supplémentaires s'avère problématique, car celles-ci aspirent dans les régiments parmi les meilleurs éléments, pendant au moins douze mois : six mois de mise en condition, six mois sur le théâtre. En tout état de cause, le renfort d'OMLT ne pourrait donc pas intervenir au plus tôt avant l'été, dans le meilleur des cas.
Comme ce blog le révélait hier, le renforcement des POMLT a toujours fait partie des hypothèses possibles, mais s'avère pratiquement impossible, à court terme, sans aménagements. Car les cycles mobilisent un escadron de gendarmerie mobile pendant dix-huit mois : six mois pour aguerrir, six mois en Afghanistan, et six mois pour pour reformater les gendarmes dans leur milieu originel. Or, aujourd'hui, l'Afghanistan n'est pas le seul théâtre mobilisant des EGM, engagés aussi au Kosovo, et dans les DOMTOM, dans des missions spécifiques (opération Harpie en Guyane) et dans le maintien de l'ordre. On l'a vu, la cocotte-minute peut exploser à tout moment outremer : les Antilles, l'an dernier, Mayotte, il y a quelques jours...
La ressource éligible (124 EGM) va par ailleurs diminuer tendanciellement, dans les années à venir.
Enfin, une dernière question n'a toujours pas été tranchée : le surcoût de la mise en place des premières POMLT, estimé à 20 MEUR, ne fait toujours pas l'objet du moindre financement budgétaire : il se fera donc au détriment d'autres programmes.