C’est Hervé Morin qui l’avait dit lui-même en annonçant la nouvelle : les cinq Caracal achetés par le plan de relance devaient rejoindre le GAM-56 (pour trois) et l’EH 1.67 « Pyrénées » (pour deux). Seulement, la montée en puissance de la dimension interarmées dans le domaine des hélicoptères, avec le CIH (commandement interarmées des hélicoptères), l’achat, non prévu, de deux EC225 Secmar pour l'aéronavale, sur crédits EMA, les disputes pour savoir qui récupèrera les trois Cougar du GAM, et la colocalisation à Pau d’un premier Caracal « Air », au 4e RHFS dès la fin de l'été, ont contribué à rebattre les cartes. Devant les parlementaires, le nouveau CEMA a brièvement évoqué le dossier de la colocalisation des Caracal français, sans que la messe semble totalement dite.
Si bien qu'aujourd’hui, personne ne semble en état de savoir qui récupèrera les Caracal de la relance. On serait tenté de dire : les Suédois, à moins qu’il ne s’agisse des Mexicains !
Une boutade, quoique.
Les premiers sont intéressés pour récupérer rapidement des appareils, alors que les Super Puma qu'ils destinaient aux Medevac en Afghanistan ont vu le rétrofit s'allonger de façon exagérée. Les Caracals de la relance font figure de bonne piste, comme Air & Cosmos l'a révélé, il y a quelques semaines. On ignore, dans ce cas, s'il s'agirait d'un prêt, d'un achat, et si, dans ce cas, avec l'argent récolté, la France rachèterait autant de Caracal. Ou si l'argent servirait à autre chose. Un silence profond règne sur cette partie du dossier.
Les Mexicains, eux, ont acheté des Caracal, vraisemblablement pour leurs opérations contre les narcos, et devraient d'ailleurs voir défiler deux appareils français lors de la fête nationale, mi-septembre, comme l'avait promis Hervé Morin. Eux aussi sont pressés. Comme les Français : le ministre français avait fait miroiter aux Mexicains la possibilité pour EADS de renforcer la présence d'Eurocopter au Mexique, avec la fabrication de composants pour hélicoptère. Si la série commandée était suffisante.
Le rachat d'appareils sur chaîne n'est pas une pratique rare dans le domaine : la France a bien racheté à un célèbre exploitant d'offshore les deux EC225 destinés à l'aéronavale, en décembre dernier.