Si pour l'instant Valérie Pécresse n'a pas dit grand chose sur la défense, ni mené de déplacement dans
ce domaine, dans son entourage, une source qui ne souhaite pas être nommée affirme que la fusion des équipes provenant des quatre anciens candidats progresse en bonne voie et devrait déboucher "d'ici janvier" par la nomination d'un porte-parole, sans doute un parlementaire. Et apparemment un homme plutôt qu'une femme. Des femmes traitent pourtant le sujet chez LR, dont la candidate est, on ne peut l'ignorer, une femme.Les interactions de Valérie Pécresse avec la défense ne semblent pas nombreuses, à part sa date de naissance (14 juillet 1967). Elle parle néanmoins russe, ce qui par les temps qui courent sera forcément utile. Sa biographie évoque un grand père résistant, une victoire face au général Morillon aux législatives de 2002 dans les Yvelines. Ministre du budget en 2011, elle a contribué à faire appliquer la RGPP qui n'a pas fait beaucoup de bien au mindef. D'ailleurs, elle reprend cette thématique de coupes de l'emploi public dans sa plateforme, qui pour l'instant ne laboure pas vraiment le champ de la défense.
Il faut aller jusqu'à la page 21 (la dernière du document) de son programme pour trouver quelques généralités : pour ne pas dire banalités consternantes... pas vraiment à la hauteur d'un programme d'un candidat à la présidentielle sur la défense.
Sans vraie surprise, les noms évoqués dans l'entourage de la candidate pour le poste de porte-parole défense sont ceux... qui étaient déjà dans le sillage de Xavier Bertrand (le sénateur Cédric Perrin qui rapporte sur le budget équipement), de Michel Barnier (le tenace François Cornut Gentille, jugé proche de l'armée de l'air, mais surtout bon connaisseur des affaires budgétaires et de MCO). Les noms du député européen Arnaud Danjean (qui était proche de Michel Barnier) et de l'ancien candidat Philippe Juvin (qui aurait le porte-parolat sur la santé, que ce médecin connaît bien, il a aussi été réserviste en Afghanistan) semblent désormais à l'écart.
Une source interne juge le député Jean-Louis Thiériot comme le mieux placé dans la course à la nomination, parce qu'il aurait été un des premiers ralliés à la candidate. Ce qui en soit n'est pas à lui seul un argument de bonne connaissance des dossiers. L'intéressé fait néanmoins régulièrement preuve en commission de ses connaissances, notamment sur les affaires de marine.
A ce stade, on ignore quelle place aura le porte-parole dans la définition du programme, ce qui est encore plus important qu'un simple nom.
On ignore si c'est Valérie Pécresse qui choisira son porte-parole défense. Assez étonnamment, il faudrait donc plusieurs jours pour régler le sujet, alors même que l'intérieur a déjà son titulaire (l'ancien DGPN Frédéric Péchenard), comme la justice, etc.
Valérie Pécresse a en tout cas déjà attribué le poste du chargé du groupe de travail sur la défense (finalement peut-être plus stratégique), qu'elle connaît personnellement et qui a une connaissance reconnue du domaine. Il animerait un groupe d'une quinzaine d'experts sur lequel pour l'instant aucun nom n'est sorti, mais compterait plusieurs anciens chefs d'état-major.
En tout état de cause, face à un certain désert d'arguments et de programme défense, la candidate LR a la possibilité de marquer des points. Pour autant qu'elle décide de marquer son territoire sur cette communauté qui contribue largement au commerce extérieur, finance régulièrement les candidats et représenterait au sens large 2,5 millions de français. Pas une paille donc.
Pour l'instant, peu de candidats se sont vraiment penchés sur eux (comme à chaque fois). Même si chez les LREM, pas moins de deux groupes de travail, l'un officiel, mené par Fabien Gouttefarde, l'autre plus discret, sont déjà à pied d'oeuvre. Avec une difficulté bien basique, le président Macron peut-il faire de l'ombre au candidat Macron ?
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