Les premiers stagiaires des équipes tactiques de recueil d'image expérimentées au sein de la 11e BP ont
terminé leur formation. Ces quatre premières équipes, formées à Saint-Maixent pendant une semaine au sein du centre de formation à la guerre par l'image, seront suivies de trois autres, en mars. C'est à ce moment-là que le commandant de la 11e BP, le général Benoît Desmeulles tirera le bilan de cette expérimentation avec son CEMAT.Le général Desmeulles a réfléchi pendant de longs mois sur les question d'influence et de manipulation de l'information. Devenu commandant de la 11e BP, c'est naturellement celle-ci qui a été désignée pour l'expérimentation. La 11e BP est en outre une brigade de l'urgence, qui arme des modules 24h sur 24 pour répondre aux besoins opérationnels.
Ce premier creuset formé doit servir à un premier déploiement, dès le mois prochain, à Barkhane. Le 1er RCP doit armer un des GTD. Son positionnement n'est pas livré.
Ces équipes, imaginées par l'ancien CEMAT (désormais CEMA) et son chef du Sirpa Terre ont une filiation avec les combat cameras teams anglo-saxonnes. Il s'agit de combattants dans le domaine de l'image, capable de combattre aussi bien avec un HK416 qu'un Reflex, pour fournir de l'image-preuve également utilisables par les media.
Sans image, difficile de nourrir le narratif. Et une image peut permettre de se passer de longs discours, surtout quand on n'a pas envie d'en faire (un recours utilisé massivement par les groupes terroristes). Faute d'images nombreuses, l'EMA a fait parler le chef du convoi de Barkhane au Burkina Faso puis au Niger. Sur cet épisode, l'armée de terre ne peut que déplorer un trou dans la raquette, on parle même de "déficit capacitaire" d'un point de vue général. Le drone de l'ECPAD a été abattu comme évoqué ici à l'époque. Le chef de Barkhane ne dispose théoriquement que de deux équipes images (une Sirpa Terre Image et une ECPAD) pour toute la BSS, c'est notoirement insuffisant. On peut même s'étonner que ce format n'a pas évolué ces dernières années, alors que le sentiment antifrançais n'était contré par aucun narratif très puissant à base d'images. Rien d'étonnant au final, quand on observe le niveau (souvent résiduel) auquel la communication est cantonné dans la planification et la conduite des opérations. Là où il devrait être, comme les evasans, un facteur de go/no go. L'ancien GCOS, l'amiral Laurent Isnard expliquait souvent que pour sa part, il ne lançait une opération que si l'environnement informationnel était propice.
Chaque trinôme détient des go-pro (un outil généralisé dès l'Afghanistan par le conscom de l'EMA, un certain... Thierry Burkhard), un appareil photo capable de faire de la vidéo, un ordinateur et des moyens de diffusion. Il s'agit de ne plus subir le rythme de l'adversaire, qui utilise les réseaux civils comme la téléphonie, et les réseaux sociaux, pour inonder la bulle internet de média ouvertement anti-français.
Vu la dégradation très rapide de l'environnement, notamment informationnel, de Barkhane, ces équipes ne devraient pas chômer.
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