Le Rafale et le Caracal sont les deux vedettes du jour. Leurs constructeurs, qui ont fait le job technique,
doivent beaucoup, dans la réussite commerciale (valeur immédiate, 17 milliards d'euros, bien plus sur la vie du produit) à leurs meilleurs commerciaux, les équipages de l'armée de l'air et de l'espace, qui les ont utilisé (avec succès) en opérations. Dassault Aviation l'a bien compris, et les efforts mis ces dernières années dans le soutien visent bien à rendre le Rafale encore plus visible en opérations.Aucun appareil n'a été perdu en mission opérationnelle. Et depuis le milieu des années 2000, ces deux appareils forment la pointe de diamant de l'AAE : le Caracal dans la CSAR et les opérations spéciales (mais aussi la SAR), le Rafale, dans un spectre qui n'a pas d'équivalent dans le monde, du CAS au feu nucléaire, de la reconnaissance tactique aux frappes par missiles de croisière.
Les deux appareils ont été associés dans l'exercice Rhéa, ce qui démontre qu'ils sont aussi désormais des objets pour gagner la guerre avant la guerre, en démontrant leur capacité à réagir promptement et loin. Car le Rafale et le Caracal ont aussi repoussé les limites du vol long, bien au-delà des 10 heures, ouvrant de nouvelles perspectives.
Les Rafale seront demain, peut-être plus tôt que prévu, les seuls avions de chasse l'armée de l'air, et déjà les seuls de la marine. Actuellement, ils occupent le terrain au moyen-orient, depuis les EAU et depuis la base aérienne projetée au Levant, où j'ai pu les observer en début de semaine. Les pilotes ont la conviction d'avoir le meilleur chasseur du moment, car le plus complet. Ce n'est pas le plus furtif, ou le plus rapide, mais c'est bien le plus complet. C'est ce qui le rend aujourd'hui si populaire à l'export. Paradoxalement, en France, la reconnaissance budgétaire de son caractère incontournable reste encore à affermir. L'AAE a moins de 100 Rafale en parc (dont 40% pour les FAS qui les utilisent aussi bien pour le nucléaire que le conventionnel), près de quinze ans après avoir reçu les premiers.
Le Caracal est présent au Moyen-orient (avec l'AAE via l'escadron d'hélicoptères 1/67 Pyrénées) et au Sahel (avec l'armée de terre, via le 4e RHFS). Le bilan exceptionnel obtenu par ces hélicoptères depuis 2006 ne doit pas faire oublier qu'ils possèdent encore un fort potentiel de croissance, avec des armements pour la plupart déjà qualifiées par Airbus Helicopters : roquettes guidées ou non, missiles air-sol, mais aussi une connectivité à affermir et des capteurs à améliorer.
Le succès du Caracal ce jour aux EAU, un nouveau succès à l'export, doit contribuer à relancer l'évolution de sa configuration en France. Car ce sera, demain, la source de nouveaux exports, d'hélicoptères et d'armements. Les roquettes sont françaises, les missiles peuvent aussi l'être.
Le minarm le rappelait ce matin, le Rafale est français à plus de 90%, c'est aussi le cas du Caracal.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.