Succès populaire hier (et sans doute aujourd'hui) de l'ouverture de la base aérienne 116 de Luxeuil au
public, le retour du grand public dans l'armée de l'air, après une longue éclipse liée au covid-19. Une bonne partie des forces aériennes européennes avaient aussi fait le déplacement avec un ou plusieurs ambassadeurs, dans le ciel, comme la Royal Air Force (avec le présentateur Typhoon et l'équipe parachutiste), la Belgique (F-16), le Danemark (F-16), la Roumanie (avec deux MiG-21 et un C-27J) et la Suisse (F/A-18, doublée d'un Mirage IIIBS privé) avec en plus, au sol, la Slovaquie, la Pologne et l'Italie. Une vraie variété.La marine est venue avec un ATL2 de la 21F au standard 6 (malheureusement non visitable), l'armée de terre avec un Tigre survitaminé et un Calliopé (tous les deux en vol), et la Douane était également sur le pont, avec un de ses H135. A l'abri du soleil, dans un hangar, les services de recrutement des armées ont aussi mis le paquet, dans un processus qui n'est jamais joué d'avance.
Jouant à domicile, l'armée de l'air avait mobilisé quant à elle tous ses ambassadeurs, avec notamment une équipe parachutiste déployant un impressionnant drapeau tricolore de 200 m2 et un Atlas de la 61e escadre de transport qui a encore densifié sa présentation tactique. Il ne manque plus que les tirs de leurres (que les F-16 du nord de l'Europe restent les seuls à en réaliser en meeting), une étendue sablonneuse, un largage de parachutistes, et on ne sera pas plus très loin de l'ambiance opérationnelle du moment. L'escadron de chasse 1/2 Cigognes, installé à Luxeuil, a pu présenter les capacités de ses Mirage 2000-5 en matière de police du ciel et de supériorité aérienne.
Parmi les dizaines de milliers de visiteurs, la ministre des armées est venue hier quelques heures, découvrir le PC crise de l'évènement (qui gère une mécanique qui doit prendre en compte aussi bien le risque covid, terroriste, qu'un crash ou un mouvement de foule...), la présentation de la Patrouille de France et rencontrer assez longuement deux des escadrilles air-jeunesse (EAJ) de Dijon et Luxeuil. C'est visible à l'oeil nu, ces dernières sont assez féminisées, et désormais glissées dans des combinaisons de vol, sans doute plus seyantes que la tenue d'origine. En plus, les velcros sont déjà en place pour accueillir les patches qui foisonnent sur les JPO, sur les stands des unités opérationnelles.
Ces EAJ apprennent et servent : le commandant de la base, le colonel Arnaud Bouilland, a rappelé qu'elles avaient contribué elles aussi à la logistique de l'évènement sur la BA116.
Dijon est une des EAJ historiques : faute de plate-forme aérienne (1), le programme est aménagé, avec des jeunes qui ont déjà le BIA (brevet d'initiation aéronautique). Dans les jours à venir, visite mémorielle et concert de la musique de l'air à Colombey-les-deux-Eglises, et passage dans une veine d'entraînement à la chute libre pour la grosse vingtaine de jeunes.
Après les jeunes et avant d'aller croiser la PAF à peine posée, la ministre a aussi pu échanger avec des aviateurs servant sur Atlas, une capacité engagée désormais en permanence en opérations. Elle n'est pas repartie les mains vides, avec la plaque de l'équipe de présentation et vraisemblablement quelques anecdotes opérationnelles du moment.
Florence Parly a confirmé à la presse l'installation du Rafale à Luxeuil à l'horizon 2030, et a remercié tous les services qui ont permis la tenue du meeting : forces de l'ordre (visibles, et logiquement, au vu du risque terroriste, avec des gendarmes départementaux et des gendarmes de l'air), services de secours (SAMU, et évidemment, le service de santé de des armées et les pompiers de l'air) intégrés dans la masse des aviateurs de la base aérienne 116 et des bénévoles.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) la base aérienne a fermé, le site a été reprise par une école de gendarmerie qui offre un local à l'EAJ.