mardi 3 mars 2020

Dans le PCC de Barkhane et de la FCG5S

Le poste de commandement commun (PCC) de Barkhane et de la force conjointe du G5 Sahel est une
réalité depuis un petit mois. Dans la foulée du sommet de Pau, la structure a été mise sur pied dans des temps records dans une base de la capitale Nigérienne.
Le coeur battant du PCC est un ancien amphithéâtre qui a été détourné de sa destination initiale. N'en témoigne plus qu'une demi-rangée de sièges à bascule qui a survécu au changement. Tout autour, les personnels du PCC sont regroupés par table de deux, occupant la quasi-totalité des fonctions d'un PC en opération. La plupart disposent d'ordinateurs portables.
On trouve une majorité de Français, une grosse douzaine actuellement, une vingtaine à terme, des ressortissants de chaque pays du G5 Sahel, mais aussi un Américain de l'US Army, Francophone, qui rappelle que pour l'heure et en tout cas, les porteurs du patch à la bannière étoilée sont bel et bien présents dans la logique des opérations au Sahel. Par contre, les autres nations étrangères impliquées dans Barkhane (Espagne, Estonie, Grande-Bretagne) ne sont pas visibles, pas plus que les contributeurs avérés ou à venir de la TF Takouba.
Le PCC est engagé dans la mise au point d'une procédure d'aide médicale aux populations, lorsque nous sommes autorisés à y pénétrer brièvement, il y a quelques jours, avec la caméra d'une chaîne d'informations en continu Française, parmi les premiers à mettre les pieds dans la place. Le travail d'harmonisation de procédures présenté aux médias est vraisemblable, vu l'actualité de la zone des trois frontières, mais il sert avant tout à donner corps, vis-à-vis des média, à un des mots-clés du sommet de Pau : l'échange, et un autre, pas forcément prononcé comme tel, l'interopérabilité, qui en découle. Désormais, plus aucun combattant ne doit mourir sur le terrain parce que l'information n'a pas diffusé assez vite.
Les officiers supérieurs que nous avons pu interroger ne cachent pas leur enthousiasme, voire une complicité manifeste, portée par leurs expériences des opérations, et la nécessité de gagner contre les GAT. Pour le colonel Français en charge du dossier, coladj de sa brigade en France, c'est un nouveau défi qui le cueille en cours de mandat. Pour certains de ses hommes, la mission a changé, à peine le pied posé au Sahel lors des relèves. Un sous-officier logistique de l'armée de terre est ainsi passé en quelques secondes d'un poste de COMSITE à N'Djamena à celui de J4 dans le PCC. Mais comme ses chefs, il ne cache pas non plus son enthousiasme.
Après la phase normale de découverte, sans état de grâce, militaires occidentaux et Africains ont commencé à mettre la main dans la glaise des opérations. Avec, pour l'instant, motus sur les premiers retours d'expérience concrets, pour le bénéfice des opérations.

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