Demain, face aux auditeurs de l'IHEDN, l'armée de l'air va mettre le paquet pour présenter trois
aspects de son activité : les forces aériennes stratégiques (FAS), les forces spéciales air et l'Atlas.
L'enjeu est important dans le premier domaine, puisque l'armée de l'air contribue largement avec seulement 5% du budget nucléaire (le reste étant englouti par la marine et ses sous-marins, l'armée de terre n'est plus présente depuis la mise au rebut du Hadès en 1992) à la dissuasion nucléaire. Un principe que l'armée de l'air a toujours mis en avant comme un exemple de rationalité budgétaire, de souplesse et de message gradué, contrairement aux sous-marins. Les Rafale et les avions de ravitaillement en vol des (FAS) contribuent en outre très largement à d'autres missions que la dissuasion, comme ce fut le cas lors de l'attaque conventionnelle en Syrie en avril dernier, l'évacuation des blessés, la police du ciel, la lutte contre le terrorisme au Sahel et au Levant... Autant de missions conventionnelles que n'assurent pas les SNLE et le système de forces nécessité par leurs sorties de l'Ile Longue. Cette cure d'explication pour les auditeurs de l'IHEDN doit aussi se mesurer à l'aune des investissements à venir dans la future arme aéroportée que devrait logiquement développer MBDA, en lien avec le système de combat aérien futur (SCAF) que Dassault Aviation doit développer avec Airbus.
En matière de forces spéciales, l'armée de l'air était historiquement et numériquement la force la plus réduite. Mais progressivement, elle a augmenté sa contribution en nombre d'aéronefs avecl'arrivée du Pyrénées et de personnels, une augmentation d'effectifs étant encore envisageable à court terme, avec l'intégration du CPA 30 avant de récupérer, vers 2023, encore une dizaine d'hélicoptères supplémentaires, en plus de deux ravitailleurs KC-130J commandés par la gestion Le Drian qui doivent être livrés l'an prochain. Une bonne partie des moyens de l'armée de l'air sont aussi mobilisables pour les opérations du COS, du fait de leur capacité de foudroyance, et de leurs capacités d'élongation à grande vitesse.
L'Atlas est le seul point mitigé de ce tableau. L'armée de l'air apprécie les capacités logistiques de l'appareil dont 14 ont déjà été livrés, mais piaffe d'obtenir le niveau de disponibilité promis par l'industriel (seulement cinq appareils disponibles en moyenne). Côté performances, il reste en outre encore des cases à cocher pour en faire un appareil bon pour la guerre, même si le premier largage opérationnel de l'appareil a été réalisé le mois dernier. A bord, des chuteurs opérationnels du 2e REP et du CPA 30.
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