Ceux qui ont déjà révisé leur LPM ou lu mes dernières livraisons sur le sujet ne seront pas surpris :
les 50 ans du salon naval qui ouvre ses portes aujourd'hui n'amèneront pas, côté français en tout cas, de grandes révélations.
Exit, la grande alliance par le haut annoncée ces derniers mois, ce qui démontre la difficulté du secteur naval européen à s'organiser. L'aéronautique, qui portait pourtant historiquement des concurrences exacerbées, individuelles, l'a pourtant réussi dans plusieurs exemples, mais grâce à un produit... civil (Airbus, qui continue à générer l'essentiel de l'activité du groupe du même nom), précédé par Eurocopter (la première vraie société européenne, portée par un produit dual, et surtout civil) ou au génie français et à l'avance qu'on connait dans le secteur des missiles, qui avait été porté, dès les fonds baptismaux, par un énorme contrat (Scalp EG/Storm Shadow, soit 1400 missiles).
Aujourd'hui, et malgré ce qui peut encore tomber du Brexit, One MBDA reste la référence d'une intégration aboutie (qui a pris du temps).
Ceux qui restent désoeuvrés peuvent s'amuser à bâtir un schéma associant les sociétés du secteur aéronautique européen désormais rassemblées en une seule, et faire de même pour le naval.
Bref, l'Airbus naval, voulu en son temps (il y a plus de 15 ans en fait) par un ingénieur général du service des programmes navals n'est pas pour cette semaine. On verra sans doute dans le reste de la semaine ce qu'il en... reste.
Du côté des programmes, le précédent salon (le dernier de Jean-Yves Le Drian, grand amoureux du fait naval) avait vu le lancement du programme de frégates de taille intermédiaire, notifié ensuite dans la foulée à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle. Un rare exemple de compression du temps comme les gestionnaires de programmes du ministère en ont vécu.
A priori rien de tout ça en valeur cette semaine, même si les fondamentaux d'une partie de la marine seront sans doute évoqués ce matin dans le discours de la ministre, qui a prévu de parler 40 minutes, avant de parcourir le salon, et notamment le propre stand du ministère.
On peut notamment y découvrir le futur du futur -le drone SDAM, annoncé pour... 2028 par exemple- et quelques réalisations, le tout sous forme de maquettes.
Le président viendra déjeuner au salon, puis passera un temps limité sur quelques espaces déjà connus, pour assouvir sa passion bien connue pour l'innovation.
Rien que cette présence, inédite, d'un président, devrait amener d'importantes mesures de sécurité ce jour, dans une France qui reste menacée par le terrorisme, mais aussi par les actions de groupes de pression pour faire cesser le commerce des armes. Un blindé en avait fait les frais par le passé, et l'actualité récente du Yémen, mais aussi de l'Arabie Saoudite peuvent amener un regain d'interrogation sur la part de la France, et la légitimité de ses actions dans cette zone.
C'est l'objet d'un documentaire prévu ce soir sur le service public de télévision. Un chantier naval y est interrogé -le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier avait été aussi longuement questionné par la réalisatrice mais ses propos ne figurent pas, apparemment et étrangement, dans le documentaire-. RDV ce soir devant le poste, pour ceux qui ne seront pas coincés, toujours, dans les bouchons après avoir quitté Le Bourget.
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