Hier matin matin vers 7h, un porte-conteneurs chypriote, le Virginia, au mouillage à 28 km du nord
de la Corse a été percuté par un vraquier tunisien, l'Ulysse. C'est un assez rare exemple de cécité navale, mais qui pose problème, dans une zone très surveillée à plus d'un titre, et à proximité d'une zone écologique majeure.
Après un temps d'inertie, France et Italie ne s'y sont pas trompées, oubliant un temps leurs grosses divisions sur les migrants, car évidemment, la coque percutée fuit, et une grosse nappe de carburant de propulsion s'est répandue sur la mer. La brèche pourrait s'aggraver au gré de la météo, les deux navires restant pour l'instant enchevêtrés.
Hier, c'est un hélicoptère de la gendarmerie qui a décollé le premier de Bastia avec des personnels du CROSS. Le premier communiqué n'évoque aucune voie d'eau, et pas de fuite de carburant. L'hélicoptère de la gendarmerie est ensuite suivi, plus tard, par un Caïman de la 31F porteur d'autres personnels de la marine.
Qui a fait appareiller un remorquer, l'Abeille Flandre et deux bâtiments de soutien, d'assistance et de dépollution, le Jason et l'Ailette.
A ce stade, par delà les problématiques de l'après, se posent déjà plusieurs questions de l'avant :
. comment est-il possible de ne pas voir un porte-conteneurs depuis un vraquier, que ce soit avec des jumelles, au radar, et à l'AIS (détection automatique des gros navires par transpondeur) ?
. comment est-il possible qu'un navire au mouillage, et pour des raisons inconnues à cet endroit-là, n'ait pas vu lui non plus le vraquier arriver ?
. A seulement 28 km du territoire français, n'est-il pas possible de détecter un tel risque de collision et de s'interroger sur le mouillage d'un porte-conteneurs en pleine mer ? Alors même que, et particulièrement en Méditerranée, la vigilance (et la visibilité qui est sensée aller avec) est particulièrement accrue du fait du risque terroriste, et des différents trafics du moment (narcos, immigration illégale, etc) ?
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