C'est le Dauphiné Libéré qui nous l'apprend, le 5e escadron du 1er REC a rendu le fanion ce matin et ses
effectifs ont été redistribués vers le 4e escadron. Certains jugeront que c'est anecdotique, mais ça ne l'est pas : la Légion (7.000 hommes) va devoir maigrir. Le 2e REI, le plus gros régiment d'infanterie de l'armée française, va aussi devoir rendre des postes, ce qui semble plus correspondre à une réduction automatique qu'une réduction logique.
Par delà des dissolutions difficiles à éviter (artillerie, génie...), d'autres pistes d'adaptations existent, comme la colocalisation des deux régiments action de la BFST. L'espace disponible (il faudrait néanmoins construire de l'infra) et les atouts de Souge (stands de tirs, DZ, piste rallongée à 1200 mètres) militent pour une solution en Gironde.
Même si on avait entendu le contraire pendant le Livre Blanc, la DGA va elle aussi faire des efforts de format. Elle pourrait rendre plusieurs centaines de postes, on parle même d un millier de postes au final. L'érosion naturelle (la pyramide des âges est assez élevée) pourrait faire une partie du travail, mais ce ne sera pas suffisant. Il faudra donc sans doute inventer encore de nouvelles organisation dans les centres d'essais -un groupe de travail commun avec les armées planche sur ce sujet depuis des mois dans une très grande discrétion-, ceux qui consomment actuellement le plus d'effectifs. Mais c'est aussi le format actuel qui permet plus de réactivité en période d'urgence opérations.
L'armée de l'air, elle, est déjà partie sur de nouvelles organisations, avec la recréation d'escadres, disparues dans les années 90. Trois bases (Avord, Istres, Nancy) seront concernées dans quelques semaines à titre expérimental : celle de Nancy sera confiée à un lieutenant-colonel ancien, qui supervisera donc trois commandants d'escadrons, eux aussi lieutenant-colonels. Ces trois sites sont les plus faciles à mettre en place car cohérents géographiquement et ne nécessitant aucune restructuration (ou presque).
Dans la foulée, la totalité de l'armée de l'air devrait adopter ce système (1). La révélation de la plupart d'entre elles restent liées à de nouvelles restructurations qui interviendront à Dijon et Luxeuil. Et peut-être encore ailleurs.
Les sites outremer vont aussi devoir s'adapter : Djibouti et Libreville sont parmi les sites les plus exposés, comme ce blog l'a déjà expliqué. Mais réduire à tout crin peut un jour se retourner contre le système : en janvier, un SNA a dû effectuer un escale non prévue à Djibouti suite à une avarie, et cette escale technique était possible du fait de la présence sur place d'un échelon de protection suffisant (un groupe d'intervention de fusiliers marins est déployé en permanence) et de capacités suffisantes de réparation (2)... Sans ces moyens, il aurait fallu relâcher dans la péninsule arabique...
(1) on peut ainsi imaginer une escadre de bombardement nucléaire basée à Saint-Dizier sur Rafale, avec deux escadrons de Rafale, une escadre de forces spéciales multi-sites, etc...
(2) une équipe de DCNS a néanmoins dû venir prêter main forte.