Après les équipes médicales, les "équipements non-létaux". C'est sous cette appellation que le Premier ministre a résumé la nature des envois français de matériel militaire à l'opposition syrienne. Des propos sybillins qui n'ont pas vraiment été détaillés plus avant, si ce n'est qu'il faut comprendre par là des moyens de protection et de surveillance. Voire de communications : l'envoi de moyens de ce type avait été évoqué dès le mois de juin.
A ce stade, on ne sait pas comment ces matériels seront acheminés sur place, ni leurs quantités respectives.
Mais comme les équipes médicales, ces équipements non-létaux risquent de décevoir les insurgés syriens, qui réclamment, eux, des armes pour combattre l'armée syrienne régulière.
On se souvient que dans une certaine mesure, dans l'affaire libyenne (qui a, rappelons-le, commencé à la même époque), l'affaire s'était un peu présentée de la même manière à l'origine. Même quand une fuite peu opportune avait révélé l'existence de largages dans le Djebel Nefoussa, en juin 2011, la France avait expliqué qu'il s'agissait de fret essentiellement humanitaire.
De fait, l'essentiel de l'aide en armement aux insurgés libyens était passé par des canaux clandestins -la DGSE sert aussi à cela- et, comme beaucoup le pressentaient à l'époque, par des pays du Golfe, équipés de célèbres missiles antichars.
Coïncidence, ou pas, l'émir d'un de ces états incontournables, Cheih Hamad Ben Kalifa Al Thani, qui règne sur le Qatar, était reçu ce midi à l'Elysée, pour un déjeuner de travail qui doit précisément être consacré à la Syrie.