samedi 20 octobre 2018

Sahel : c'est la chenille qui redémarre (suite)

Il y a deux ans, les partisans de la chenille -dont le premier des cavaliers- avaient réfléchi à envoyer
au Sahel des Leclerc, transmettant leur enthousiasme à quelques confrères. Cette fois-ci, c'est le CEMAT qui vient de le dire aux parlementaires, avec la même force de conviction.
"Concernant le char Leclerc, je souhaitais qu’il soit déployé dans la bande sahélo-saharienne, car il offre un meilleur contrôle du terrain, une meilleure vision de nuit ainsi qu’une meilleure capacité de tir en roulant. Je considère que si nous devons un jour faire face à un raid de Toyota, le char Leclerc, avec l’hélicoptère de combat, sera la meilleure réponse. Je n’ai donc pas changé d’avis ; en revanche deux écoles s’opposent, l’une considère que l’effet est dissuasif, l’autre, que j’appellerai « syndrome de Sarajevo », estime que lorsque l’on « met du lourd » c’est que l’on est en train de perdre la guerre. Votre appui dans ce débat, si vous le souhaitez, sera le bienvenu."
On l'aura compris, c'est un peu comme la querelle des modernes et des classiques, mais il manque aussi quelques arguments en matière de soutenabilité, alors que déjà, l'armée de terre à grand peine à soutenir quelques exemplaires du VBCI, on voit mal comment il serait plus simple de le faire avec un Leclerc deux fois plus plus lourd et plusieurs fois plus complexe.
A cet égard, il sera déjà peut être plus simple de déjà tenir la promesse faite de renforcer l'effectif de VBCI, émise il y a quelques mois : contre un pick up, le 25 mm s'avère suffisant, inutile de recourrir au 120 mm. En plus, les capteurs du VBCI sont sensés être également très corrects, d'après la fiche du matériel.
En outre, si les chars sont bien connus pour leurs capacités de hors-piste (où sont les IED) ils faut aussi reconnaître que les moyens d'immobiliser un char ne manquent pas (à commencer par la panne pure et simple) et rapatrier un char en panne, c'est pas simple.
Il avait, là aussi, déjà été très compliqué de rapatrier le VBCI très atteint par l'attaque de SVBIED, le 1er juillet, obligeant à une manoeuvre de force peu commune. Et l'attaque ne s'était déroulée qu'à quelques kilomètres de la PFOD.
Enfin, on le voit bien déjà avec un certains nombre d'opérations très prévisibles par les GAT, on voit mal comment le char pourrait apporter la fulgurance de quads (qui seraient bien utiles au 2e RH) ou d'embarcations rapides (qui seraient aussi utiles pour les Banco fluviaux).

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