mardi 4 août 2020

Liban : quelle aide humanitaire à court terme ?

Face au terrible bilan de l'explosion dans le port de Beyrouth, le président de la République et chef des armées a annoncé ce soir l'envoi rapide de moyens au Liban. 
La liste précise devrait être connue demain matin.
Sans vraie surprise, on y trouvera des moyens du ministère de l'Intérieur et des Armées. La première capacité est d'ailleurs intervenue dès ce jour, via la Force Commander Reserve de la FINUL II, armée par... la France (750 militaires) et la Finlande (150). Des moyens médicaux ont quitté le sud-Liban pour la capitale, où de surcroît la Finul II évoque que des militaires non identifiés étaient en transit portuaire.
C'est actuellement le 1er Spahis qui fournit l'épine dorsale de la FCR, comme toute entité Française déployée à l'étranger, il dispose de moyens médicaux. L'opération Daman bénéficie en temps normal de deux équipes médicales médecin/infirmier et de deux équipes d'aéroévacuation du SSA.
Passée cette toute première urgence, c'est de France que des moyens spécialisés vont être envoyés, par voie des airs pour rester dans le temps de l'urgence. Des moyens suivront aussi sans doute par mer. L'Intérieur dispose de capacités reconnues en unités d'intervention en zone de catastrophe avec les UIISC (des unités de l'armée de terre placées à son profit), mais aussi de soutien médical aux populations avec l'ESCRIM, qui a déjà servi d'hôpital de substitution à deux reprises, aux Antilles, puis en Guyane, durant le covid-19. L'apport d'équipes SAMU est également possible.
Les Armées ont également la capacité de déployer leur EMR (élément militaire de réanimation) déployé à 30 lits à Mulhouse, puis partiellement, à Mayotte.
D'autres moyens sont aussi mobilisables, comme un A330 Morphée du Bretagne et/ou un Atlas Mérope du Touraine, capables de ventiler les blessés (y compris sous réa complète) dans les hôpitaux de la sous-région. L'implantation d'un hôpital naval sous la forme d'un PHA est aussi de l'ordre du possible, même si la période estivale n'est pas forcément propice à de telles mobilisations (des navires restent d'alerte sous préavis). Il faudrait réunir l'équipage, charger le navire, et l'amener à Beyrouth. Tout  dépend donc de l'évaluation qui sera faite des besoins, et de la durée estimée de présence des moyens. Le PHA dispose d'un hôpital complètement équipé, mais certaines zones de hangar peuvent aussi être utilisées en complément.
Avantage, un PHA peut aussi porter des hélicoptères, capables eux aussi de ventiler des patients dans la sous-région, mais aussi une batellerie amphibie. Dans un port ravagé, sans doute pas inutile, si, évidemment, cette capacité est activée.

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