mercredi 5 août 2020

Trois militaires affectés en CPES mis en examen

Le procureur de la République de Paris vient de livrer son récit de l'enquête qui a mené à l'interpellation de cinq suspects dans un dossier de tentative de meurtre en réunion, vol de voiture, et détention d'armes. Elle entache la DGSE, puisqu'au moins trois des protagonistes sont affectés au CPES. Même si comme comme le twitter rattaché à ce blog l'expliquait le soir de la révélation de l'info, deux de ces protagonistes ne sont ni des cadres, ni des formateurs, ni des stagiaires du CPES, bref pas des opérationnels. Le journaliste de Valeurs Actuelles Louis de Raguenel évoquait dans la foulée dans un tweet des militaires du rang en charge de la sécurité du site. 
Cette affaire complexe commence bien le 24 juillet, comme dans la version d'origine livrée par Le Parisien. Il est 8h20 quand des policiers interpellent à Créteil deux des auteurs présumés, alertés par un riverain. C'est en tout cas la version développée par le parquet, parfois, pour protéger l'enquête, une source, un fragment de l'enchaînement causal seulement est révélé.
Selon cette enquête, le duo allait passer à l'acte sur une femme de 54 ans vivant dans un immeuble à proximité. Les motifs sont, à ce stade, non connus.
C'est notamment le véhicule qui semble avoir tout déclenché si l'on en croit cette version. Une des vitres du véhicule est brisée, et il arbore une fausse plaque. La police met la main, au passage, sur un semi-automatique 9 mm chambré et doté d'un chargeur à douze cartouches, avec une treizième prête à servir. En travaillant la téléphonie des deux hommes, les policiers mettent la main aussi sur un troisième, présenté comme travaillant dans la sécurité privée. D'après le parquet, il a "pu contribuer à l'organisation du projet criminel". Il rejoint donc en préventive les deux autres, après son interpellation deux jours plus tard.
L'ensemble des chefs d'inculpation peut leur valoir 10 ans d'emprisonnement.
Les 30 et 31 juillet, deux autres protagonistes sont également interpellés. Ils sont mis en examen, mais l'un d'eux est placé sous contrôle judiciaire, l'autre rejoint les trois premiers en détention provisoire.
Le parquet confirme que les deux premiers sont des militaires affectés au CPES, comme le protagoniste interpellé le 30 juillet.
L'enquête se poursuit : à ce stade, on ne connaît pas toujours les raisons de ce projet criminel, pas plus que la spécialité du troisième militaire affecté au CPES, ou encore, la provenance de l'arme qui devait servir au crime. Si c'est la seule, bien entendu. Des moyens de l'unité d'origine ont-ils été utilisés ?
Bref, encore beaucoup de zones d'ombres.
Même si la DGSE évite le pire dans cette histoire, elle est très largement éclaboussée : ses critères de recrutements sont, on le sait, particulièrement stricts, et ses effectifs, relativement resserrés, particulièrement à Cercottes. L'argument des fonctions non opérationnelles pour tenter de réduire l'étendue des dégâts n'en est pas vraiment un : la sécurité, à pareil endroit, est une fonction particulièrement centrale. Dans un tel univers, une erreur de casting est déjà difficile à expliquer, trois au même endroit, font vraiment beaucoup. 

Mes infops et photos sur le twitter @defense137.