Traditionnellement, les meetings de l'air et les meetings tout courts sont l'occasion de montrer les
ailes (et plus rarement, les rotors) de l'armée de l'air. Mais le problème "organique" sur la flotte de Mirage 2000D, et le besoin de former a obligé le nouveau CEMAA à revenir sur le choix de son prédécesseur d'aligner une patrouille de présentation sur Mirage 2000D.
Cette dernière est mise entre parenthèses pour au moins une saison, mais de fait, la mesure pourrait s'appliquer bien plus longtemps, et sans doute, être définitive. Face à quelques journalistes et répondant à votre serviteur, le nouveau CEMAA a reconnu le problème qui touche ses Mirage 2000D : il lui manque des équipages aguerris, la dispo des avions n'est pas très bonne, et bientôt ce parc sera en plus amputé par un programme de refonte à mi-vie décalé depuis des années. Au point que certains, dans l'aviation et dans l'industrie, se demandent même s'il n'aurait pas été plus rationnel d'affecter les fonds au Rafale.
Mais comme les présentateurs (deux équipages complets) étaient affectés à l'unité qui forme la communauté Mirage 2000D, et que les présentations consomment pendant trois à quatre jours le potentiel de trois à quatre avions (dont deux en l'air pour la présentation), avec les mécaniciens associés, l'état-major a pris la décision d'arrêter les frais (d'ailleurs pas précisément chiffrés).
A ce stade, le CEMAA limite ses explications, à la fois sur la durée de cette interruption. Et ne s'exprime pas non plus sur les autres présentations officielles. Une présentation solo sur Alpha Jet avait été récréée, et évidemment, il reste la patrouille de France, extrêmement symbolique, mais aussi consommatrice se moyens (10 avions). Jusqu'où ira la réflexion, alors même que l'Alpha Jet voit sa fin de vie se rapprocher ?
Le solo display Rafale ne consomme qu'une poignée de personnels : un pilote en charge, et son mentor, qui sont leurs propres secrétaires, comptables, et attachés de presse. Une fois le weekend terminé, ils reprennent leur place d'instructeurs au sein de leur escadron de formation. Tout comme les mécaniciens, dont l'équipe est extrêmement réduite. Vraisemblablement, le coeur de ce que l'armée de l'air n'a pas prévu de sacrifier entre l'utile, le nécessaire, et l'accessoire. Alors que les pilotes sont, par ailleurs difficiles à retenir, et que l'aviation commerciale recommence à embaucher massivement, détournant la vocation de pilotes militaires.
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