Les jours passent et l'ampleur prise par le mouvements des gilets jaunes, mais aussi des groupes qui
s'agrègent sur les manifestations ont généré une boule de neige. Va t-elle rouler jusqu'aux armées ?
1) La situation "insurrectionnelle" qu'a connue la capitale, mais aussi plusieurs villes de France a bien montré, comme dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, des limites des effectifs (pourtant ceux des casseurs restent somme toutes très limités...) de forces de l'ordre. Classé généralement à droite, le syndicat de gardiens Alliance appelle ce soir à un renfort de l'armée et à l'instauration de "l'état d'urgence". Le renfort sera sans doute de toute façon nécessaire pour prendre la place des policiers et gendarmes normalement affectés à la lutte contre le terrorisme dans Paris, dans la garde des lieux institutionnels (ministères, assemblée, etc) mais aussi par exemple à la protection des ambassades (l'ambassade de Georgie a eu très chaud par exemple). Le volume de Sentinelle pourrait donc, dans un contexte persistant de menaces, repartir à la hausse. Une des craintes du moment étant aussi que le terrorisme, qui n'a pas parlé depuis un moment, profite des manifs pour faire du bilan.
2) Si l'on revient à la base de revendications des gilets jaunes "non casseurs", il faut se rappeler qu'une partie de leurs revendications repose sur une réduction de la pression fiscale. Il faut le rappeler, l'impôt finance notamment le régalien, et dans le coeur de celui-ci, on trouve la défense. Un budget qui, on l'oublie souvent, reste très privilégié malgré tout par rapport aux autres, et dont la progression doit être puissante dans les années qui viennent pour rallier 2%. La tentation de l'exécutif, notamment de Bercy -qui ne s'en prive déjà pas en temps normal...-, pour répondre partiellement aux revendications des gilets jaunes, pourrait donc consister à lâcher du lest. Le... "trésor de guerre" va-t-il servir à réduire la colère de la rue ? Suspense insoutenable.
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