Toute opération a ses what ifs, et les planificateurs d'Hamilton avaient planché longuement sur tout ce
qui pourrait bien leur arriver. Une sur-efficacité de la défense syrienne, un réveil de la russe, un incident de ravitaillement en vol, une nuée de sauterelles, une gastro à bord d'une frégate (1), et évidemment, un imprévu sur le MdCN, dont c'était le premier usage opérationnel (2).
Pour cela, armée de l'air et marine avait intégré dans leur planification ces imprévus, et donc, de la marge de manoeuvre.
L'EMA avait à sa main trois FREMM totalisant une dizaine de MdCN, selon La Lettre A, tandis que c'est désormais de notoriété publique, l'armée de l'air avait un Rafale (deux Scalp) de rabiot, comme ce blog l'a expliqué hier. Elle-même a eu son imprévu à gérer. Donc chaque armée avait apparemment le même nombre de missiles de croisière en stock.
Pour ce qui est de la marine, La Lettre A explique que pas plus la frégate prévue à l'origine (Aquitaine) que sa doublure (Auvergne) n'ont pu tirer. La Languedoc a tiré sa salve de trois.
La marine, comme l'EMA n'ont pas détaillé, depuis samedi, le nombre de missiles embarqués en mer. En tout état de cause, la première se contente d'observer que l'efficacité de l'arme n'est "pas remise en cause". Et le second, que "l'effet militaire recherché a été obtenu".
A ce stade, donc, pas d'explications sur les raisons qui ont fait manquer le coche sur les deux premiers créneaux de tir.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.
(1) ca peut faire sourire, mais comme les FREMM ont un équipage optimisé, toute perte d'un membre d'équipage, comme l'Auvergne en a connu dans son dernier déploiement sont vite problématiques.
(2) Selon le récit du déploiement qui a été fait en son temps par le
ministère, aucun échec n'a été connu sur les tirs de développement et de
qualification, même si le programme s'est étiré en longueur, du fait de retards imputable à l'industriel, ont indiqué les documents en source ouverte.