Pas un théâtre où l'armée française en manque. La marine elle-même manque de voilures tournantes
et de drones pour ses navires qui partent en mission. Ce sont donc bien les trois armées qui ont un besoin urgent de ces deux moyens aériens pour leurs missions : à bien y regarder, l'armée de l'air est particulièrement engagée en ce moment avec ses rotors. Quatre Puma et Caracal au Tchad, deux Fennec en RCA, quatre Puma en Nouvelle-Calédonie, quatre Fennec et cinq Puma en Guyane : partout, ces hélicoptères souffrent des contraintes locales. Et rapporté à sa flotte globale, c'est un effort conséquent. Idem pour les drones MALE, dont l'essentiel, avec les personnels, est projeté dans la BSS, un effort qui n'a pas d'équivalent ailleurs dans l'armée française.
De surcroît, les trois armées ont les mêmes contraintes : leurs hélicos anciens sont rincés, les jeunes n'ont pas toujours la disponibilité attendue. C'est le cas pour le Tigre, mais aussi pour les Caïman (Terre et Marine). Racheter plus de Caïman, sans les pièces qui vont avec, n'aura pas forcément l'effet de surge attendu.
Plus logique serait l'achat d'hélicoptères légers mieux protégés que les Gazelle, et doté d'un spectre d'armement plus large, tout en pouvant accueillir aussi des fantassins à bord : c'est le fameux hélicoptère léger interarmées (HIL) repoussé à plusieurs reprises aux calendes grecques.
Et évidemment, des hélicoptères lourds : une dizaine de Chinook (possédés par les Espagnols, les Néerlandais, les Italiens, les Britanniques, les Allemands ont des CH-53) auraient un véritable effet de levier dans les opérations de la BSS, parce que chacun d'eux peut lever une section d'infanterie, et avoir un véritable effet sur la manoeuvre.
A défaut, et c'est bien le cas actuellement dans la BSS, les opérations aéroportées seront plus efficaces que les opérations d'aérocombat. Et notamment moins coûteuses sur le plan matériel.