Le budget de la Défense sera abondé de 3,8 MdEUR d'ici 2019, a assuré ce matin le chef des armées,
sans encore détailler la destination de cette somme. Même si on comprend qu'il faudra à la fois financer avec le surcoût courant lié à Sentinelle (1 MEUR par jour estime la Défense), celui des non-suppressions de postes (pas encore définitivement chiffrées, ni... financées) et aussi, celui de quelques menus achats urgents depuis des années. Alors que les sociétés de projet ne sont donc pas poursuivies.
Ces 3,8 MdEUR se décomposent de cette façon : 0,6 MdEUR en 2016, 0,7 MdEUR en 2017, 1 MdEUR en 2018 et 1,5 MdEUR en 2019.
A la Défense, les calculettes livrent un autre chiffre : le budget pourrait disposer, en plus, d'une marge de manoeuvre qui irait jusqu'à 2,4 MdEUR, du fait de la diminution du coût des facteurs : pétrole, inflation...
A ce stade, et sans plus d'explication, personne ne doit jubiler : les annonces peuvent ne pas être suivies de résultats, comme cela s'est déjà vu dans le passé. En outre, la Défense est le premier budget où il est commode de venir piocher quand les autres ministères en manquent.
Parmi les premières réactions, celle du député UMP François Cornut Gentille, plutôt sceptique : "Seule certitude, les sociétés de projet, chères au ministre de la Défense, sont abandonnées au profit de véritables crédits budgétaires. Chacun peut se féliciter de cette décision.
François Hollande a, par ailleurs, décidé de « sanctuariser » le budget 2015 de la Défense, soit 31,4 milliards d’euros. Une sanctuarisation de papier car les dépenses ont considérablement augmenté par rapport aux prévisions à la suite des attentats de janvier. Les armées devront se serrer la ceinture et sans doute reporter l’acquisition d’équipements militaires."
Jean-François Lamour (également UMP) a aussi réagi sur le même registre : " il suffit de sortir sa calculette pour constater que le compte n’y est pas.
Car les 3,8 milliards d’euros de crédits budgétaires supplémentaires annoncés pour la loi de programmation militaire actualisée permettent de financer : soit la moindre déflation des effectifs, soit la poursuite des programmes d’armement indispensables à nos armées,
mais certainement pas les deux, ce qui aurait nécessité environ 4 milliards d’euros de plus sur la période.
En voulant donner l’impression de trancher, François Hollande se place une nouvelle fois dans l’entre-deux et dans l’incertitude. Et laisse nos armées au milieu d’un gué de plus en plus instable."