Le 2 novembre 2013, deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon étaient enlevés,
puis froidement exécutés par leurs ravisseurs. La rédaction de RFI a, dans l'intimité, évoqué leur disparition, ce matin, alors qu'en parallèle, une cérémonie était organisée au Mali. Une bourse a également été remise à des journalistes maliens, Rachelle Tessougué et Sidi Mohammed Ticko.
Un an plus tard, le mystère reste entier sur les motifs de leur mort, sur laquelle enqûete un trio de juges, dont le tenace Marc Trévidic, rompu à ce genre de dossiers (moines de Tibérine, destruction d'un Falcon rwandais, enquêtes sur les djihadistes, etc). Des suspects ont bien été arrêtés dans la foulée par l'armée française, mais aucun élément flagrant n'est venu permettre de comprendre ces deux meurtres.
Qui ont eu une autre conséquence : depuis cette date, aucune équipe de RFI n'a été autorisée à opérer au nord de Gao, Kidal compris (1).
Les journalistes de la station ne refusent pourtant pas les risques : RFI est actuellement sur sa neuvième relève en RCA, par exemple, et dispose d'envoyés spéciaux dans la zone infectée par Ebola.
La rédaction de RFI est, en France, celle qui a le plus payé en reportage depuis 2001 : Johanne Sutton était morte en Afghanistan cette même année, suite à un tir de roquette, Jean Hélène avait été froidement abattu en Côte d'Ivoire. Auxquels s'ajoutent donc les deux confrères tués à Kidal.
(1) la présence de la presse occidentale y est d'ailleurs fort rare. Seule ma camarade du Monde Nathalie Guibert a pu, il y a quelques jours, y faire son travail.
(photo RFI)