Malgré une ou deux inexactitudes, l'enquête de France Inter est minutieuse : pourquoi l'enquête sur
les morts de Bouaké -qui a déjà épuisé trois magistrats successifs-, et l'attaque qui les a causées n'a pas abouti, 10 ans après ? Entre autres nouveaux éléments, Emmanuel Leclère explique, témoignages à l'appui, comment la France ne s'est pas donné les moyens de conserver les auteurs, et d'entendre les acteurs de cette attaque. Il livre la version du conseiller justice de MAM, aujourd'hui procureur adjoint, qui assure ne pas avoir été consulté par sa ministre. Il assure aussi que les "conditions de flagrance" auraient bien pu permettre de conserver les acteurs interpellés.
Le confrère a même réussi à interviewer le général Henri Poncet (ancien GCOS, alors COMFOR Licorne), qui apporte lui aussi de nouveaux éléments. A l'époque, il a fait interroger des contractors biélorusses arrêtés à Abidjan par un de ses officiers des forces spéciales "mais personne ne parlait russe sur place" ce qui a rendu l'entretien difficile. Ensuite, le général a dû rendre les aviateurs au consul de Russie, sur ordre de Paris. "Tout cela m'a laissé particulièrement perplexe, résume l'ancien COMFOR. "Personne ne veut savoir qui est le donneur d'ordres" résume le général dans cette enquête à lire et à entendre ici.