L'état-major de la brigade, ses deux GTIA, et, dit-on, même les sept OMLT : le projet des programmateurs, à Paris et Lille, consiste à faire fournir ces différents éléments de la brigade La Fayette par la même brigade interarmes. Les arguments sont connus : il faut que les "gens aient l'habitude de travailler ensemble", et les six mois de MCP n'y suffisent donc pas forcément. C'est d'autant plus criant aujourd'hui que les deux GTIA évoluent désormais de concert, particulièrement autour de la vallée de Tagab.
Le tempo, en métropole, serait aussi apparemment plus simple à impulser.
Plus facile à dire qu'à faire : revue d'effectifs.
A quelques reprises, cette conjonctions des astres s'est déjà plus ou moins produite, en Afghanistan. On se souvient que le 8e RPIMa et le 3e RPIMa armaient les GTIA, alors que la 11e BP était aux commandes de l'état-major du Batfra.
La 27e BIM, armant l'état-major de la brigade La Fayette, a aussi apporté dans le mandat en cours le 13e BCA et des mentors.
Evidemment, on comprend assez vite les limites du systèmes : l'Afghanistan consomme quatre GTIA par an (et en général, autant de brigades), et les alpins fournissent traditionnellement le mandat d'hiver, en Kapisa. Suivant la nouvelle règle envisagée, cette 27e BIM, qui ne rechigne pourtant pas à la tâche, devrait donc fournir aussi un GTIA en Surobi. Or la brigade n'a que trois bataillons d'infanterie : lorsque deux seront en Afghanistan, il ne restera qu'un troisième en France, pour commencer un entraînement à un mandat d'hiver... prévoyant deux GTIA.
Il ne resterait, de plus, qu'une place par an, donc, pour les autres brigades.
C'est la 9e BLBMa qui doit, succéder à la 3e BM, dans six mois, à la tête de l'état-major de la TF La Fayette.
On le comprend, donc, il y a la règle, l'esprit de la règle, et les contingences quotidiennes.
Sans compter qu'en arrière-plan figurent aussi des rivalités ancestrales assez vivaces entre les différentes familles de l'armée de terre. Le 2e REI s'était ainsi fait "sortir", en décembre 2008, de son créneau afghan -il devait aller en Kapisa-, au profit du 3e RIMa. Il avait fallu toute les qualités du 2e REI et de ceux qui aiment ce régiment emblématique pour remettre les légionnaires de Nîmes dans le créneau, et "seulement" en Surobi.
On se souvient aussi de l'épisode cuisant de la 1ère compagnie du 27e BCA, qui n'était pas partie en Afghanistan, remplacée au pied levé par une compagnie du 3e RPIMa.
Et je ne renterai pas dans les contentieux existant entre hélicoptéristes.
Sans compter que certains notent, avec juste raison, que la perspective d'un retrait français d'Afghanistan est désormais sérieusement envisagée. Les signes précurseurs commencent déjà à ne plus manquer. D'aucuns visualisent déjà un retrait significatif d'ici la présidentielle française, pour éviter toute forme de politisation du sujet. Instituer un nouveau système aurait-il du sens pour un délai aussi bref ?