Hervé Morin va demander à ce que journalistes et militaires spécialisés dans la communication puissent se rencontrer afin d'effectuer un état des lieux du travail de la presse en Afghanistan. Le système actuel ne satisfait apparemment personne, l'accumulation de griefs réciproques n'arrangeant rien.
Les deux communautés gardent notamment un souvenir cuisant (et souvent opposé) de la couverture des opérations, et particulièrement d'Uzbeen. Cependant, et malgré un déferlement médiatique français dans le pays -200 en 2009-, on n'a jamais aussi peu parlé de l'engagement français que l'an dernier. Le nom de brigade La Fayette est inconnu de la plupart des Français.
L'interdiction d'embed décidée en début d'année par l'EMA n'ayant évidemment rien arrangé.
Plusieurs questions pratiques se posent : la préparation physique et parfois psychologique des journalistes, qu'il ne faut pas sous-estimer. Tout comme, évidemment, le niveau de connaissances de l'armée, et le minimum vital culturel qu'il peut être nécessaire d'avoir.
Un conseiller de l'Elysée, cité dans le Figaro avait affirmé qu'il serait désormais nécessaire de faire appel à des journalistes spécialisés pour la couverture des opérations en Afghanistan. Une déclaration qui tombait après le rapt de deux journalistes de France 3.
Hervé Morin a reçu à plusieurs reprises les organisations syndicales de la chaîne, pour faire le point sur les démarches effectuées pour récupérer ces deux journalistes.
Pour aller en Afghanistan, il faut remplir plusieurs dossiers rédigés dans un style notarial, l'ISAF obligeant par exemple à ne pas citer les noms des opérations, matériels, et unités, ce qui rend impossible le travail de la presse. Avec aplomb, l'ISAF écrit que tout ceci n'est d'ailleurs pas de la censure.
Ces contrariétés nouvelles, qui ne sont pas le fruit d'un total hasard, interviennent alors que la France a accepté d'otaniser sa communication en Afghanistan. Cela ne l'aura pas, donc, rendu plus lisible, y compris dans les propres médias de l'OTAN. 4e contributeur de la force, notre pays est ainsi par exemple toujours aussi invisible sur le site internet de l'ISAF au contraire des Australiens, Lithuaniens, Polonais (qui ont toute ma sympathie, par ailleurs).
Ceci, alors qu'aussi, les éléments affectés à la communication opérationnelle n'ont jamais été aussi nombreux. L'armée française a même mis un "sas" pour les journalistes. A l'arrivée, et à la sortie.