Déjà très diminué, Maurice Chauvet est décoré, le 8 mai 2008, sur la plage de Ouistreham par Nicolas Sarkozy. A droite, François Fillon et Hervé Morin (crédit : JM Tanguy).
Maurice Chauvet, vétéran du 6-juin 1944, est mort ce matin aux Invalides. Ce quartier-maître qui appartenait au PC du commando Kieffer était né le 2 juin 1918 au Gâvre (Loire-Atlantique).
Fils d'un capitaine armateur de la marine marchande, il s'investit dans le scoutisme, à partir de 1931, puis débute, cinq ans plus tard, les Arts-Déco.
Il est matelot fusilier sur le croiseur Georges Leygues, sur lequel il apprend, le 25 juin 1940, l'armistice demandé par Pétain. Débarqué à Toulon, il est démobilisé en septembre 1940.
Il refuse la défaite et part pour Londres, le 2 janvier 1941, qu'il ralliera en... deux ans et demi, une extraordinaire durée qui faisait toujours rire le vétéran.
Après avoir tenté de rallier le Togo, alors colonie britannique, il se retrouve à Algesiras (Espagne), où les autorités locales l'internent pour quinze mois.
Il n'arrive donc à Londres que le 6 juin 1943, un an jour pour jour avant son débarquement avec le commandant Philippe Kieffer, à Ouistreham.
Intégré à la troop 8 de Charles Trépel, il est formé à Achnacarry (Ecosse), un camp improvisé dans le parc d'un château.
Il participe à un premier raid sur la côte belge le 20 janvier 1944, puis rejoint l'état-major du premier bataillon de fusiliers marins commandos (BFMC) : c'est alors qu'il créé l'insigne qui fera date.
Il est grièvement blessé le 10 juin lors d'une mission de liaison, et évacué en Angleterre. Une importante proportion du commando est alors soit tuée, soit blessée. Il rallie Paris le 31 août.
Daryl L.Zanuck, qui filmera le Jour le Plus Long ("The longest day") prendra le vétéran comme conseiller technique.
Veuf depuis 1993, il avait été accueilli par l'institution nationale des Invalides (que je remercie pour ces éléments biographiques) en mars 2008.