samedi 22 mai 2010

Défense, Afghanistan : des sujets électoraux ?

La France va commencer son retrait d'Afghanistan avant 2012, et aura du mal à assurer son train de vie en matière de défense, après cette même date. Deux évidences qui peuvent, aujourd'hui, être un sujet de débats et de programmes politiques, pour un scrutin présidentiel qui se déroulera en... 2012.
Le pays vient, ces derniers jours, de comprendre qu'il faudrait se serrer un peu la ceinture. Or, ce n'est pas une grande révélation, l'engagement français suscite peu d'intérêt dans la population, mis à part chez les amoureux de ce pays, et les familles des 4.000 militaires déployés la-bas (1).
On voit mal, cependant, comment la France pourrait éviter de s'exprimer sur un calendrier de retrait d'Afghanistan, qui arrive dans les discours des responsables américaines et britanniques.
D'ores et déjà, comme nous l'écrivions hier, la décision a été prise de réduire la voilure en Surobi, ce qui ne peut, logiquement, que déboucher sur une réduction assez rapide de notre format en Afghanistan. Le président de la République, alors candidat, l'avait d'ailleurs évoqué dès 2007.
Pour ce qui est de la défense, il apparait que l'après-2012 sera très difficile à financer. La législature actuelle a permis de commencer la modernisation des forces, de colmater les brèches laissées par l'ère précédente : le financement du tout rendait inéductable la mise en place des bases de défense. On voit mal comment, cependant, le système pourrait tourner sans une nouvelle phase de choix dans les programmes d'armement.


(1) J'ai déjà pu l'écrire, le manque d'intérêt de la population est en partie dû à l'insuffisance de la communication sur nos engagements opérationnels (ce qui est vrai aussi pour le Liban...)