dimanche 6 décembre 2009

FAMAS : les accidents ont cessé

Si l'on en croit l'armée de Terre, il n'y a plus eu d'accident sur les FAMAS depuis le 37e (non daté, cependant, mais fondé sur le tir de 18 millions de cartouches) évoqué par le CEMAT. Ce dernier avait raconté, lors de son audition à l'assemblée nationale, une série noire marquée par des "ruptures de culots d'étui", un phénomène très certainement dû à la puissance générée par la formule de culasse non calée du FAMAS.
On le sait, les ingénieurs du GIAT avaient eu la précaution, avec la douille acier de la F1, de se prémunir contre cette puissance. Mais la surconsommation de munitions, conduisant le recours aux douilles laiton est certainement à l'origine de la série noire. Quoiqu'il ne faille pas exclure non plus des problèmes de qualité, et une interaction entre des canons qui vieillissent, et des munitions non prévues à l'origine.

Le + du Mamouth :
Coïncidence malheureuse comme il en arrive parfois, les premiers incidents s'étaient déroulés alors que l'on commençait à livrer, dans le cadre des programmes d'équipement des fantassins partant pour l'Afghanistan, des lunettes de protection balistiques. Ce qui avait alors fait penser à certains qu'à Paris, on connaissait d'avance les vices de la munition, et qu'on avait commandé les lunettes dans la foulée pour s'en prémunir... Ce qui aurait témoigné d'une adaptation particulièrement réactive.
La réalité est sans doute autrement plus simple : la France était alors tout simplement une des dernières armées majeures de l'ISAF à ne pas avoir offert ce type de protection à ses soldats (qui ne se privaient pas pour se l'acheter sur leurs deniers), et le MGAT de l'époque -aujourd'hui CEMAT- avait, dit-on, piqué une de ces célèbres colères, faisant lister par le bureau des systèmes d'armes tous les équipements détenus par un soldat américain moyen. C'est aussi de là que datent les achats massifs de petits équipements, qui se sont faits en plusieurs tranches. Satisfaisant les destinataires, si l'on en croit un capitaine du 2e REI abondamment cité par Hervé Morin, un peu moins, comme on l'étend récuremment. Mais comme le clame le colonel dans La Ligne Rouge, enlisé dans les collines de Guadalcanal, "c'est quand les soldats ne se plaignent plus que je m'inquiète".