mardi 18 novembre 2014

Cachez ce regard que je ne saurais voir

Par delà la formule, l'EMA et les armées accentuent depuis plusieurs semaines la protection des
personnels engagés dans la lutte antiterroriste, et renforcent la sensibilisation. Dans un décret, une liste déjà très longue protège l'anonymat des forces spéciales, des unités en charge de la dissuasion et assez globalement, des activités de renseignement. C'est d'ailleurs la même chose au ministère de l'Intérieur.

Dès le mois d'août, on apprenait néanmoins qu'EI cherchait à identifier des ressortissants du ministère sur les réseaux sociaux (1). C'est ce qui a fait prendre conscience à l'EMA, et aux armées du besoin de mieux protéger leurs personnels. Il est vrai que la bestialité de ce groupe terroriste peut inciter à toutes les formes de prudence.
On a pu le voir sur les photos diffusées sur l'activité à Al-Dhafra, les "pétafs" (armuriers) sont par exemple systématiquement floutés. Des numéros de série et des immatriculations ont aussi été occultés sur certains appareils. Comme illustré à plusieurs reprises sur ce blog, ces précautions sont régulièrement insuffisantes pour étanchéiser toutes les coursives. Mais elles ont au moins le mérite de la prise de conscience.
 
(1) dès l'Afghanistan, l'EMA avait fait diffuser dans les forces en opérations des normes de comportements sur les réseaux sociaux, afin d'éviter de livrer des informations utilisables par l'adversaire. C'est aussi de cette époque que date la pratique de ne plus nommer les personnels engagés en opérations, après que l'un d'eux a vu sa famille menacée.