mercredi 17 mars 2021

Contre-terrorisme français au large de la Crète

En matière de contre-terrorisme maritime, il n'y a souvent pas de juste milieu (et ce n'est pas un jeu de

mots). C'est soit l'exercice, aux approches, ou le réel, en haute mer. Cette fois, Paris a choisi de téléporter son champ d'exercice au large de la Crète, une zone qui n'a évidemment pas été choisie au hasard. Car les îles ne manquent pas, en Méditerranée.

La Méditerranée centrale et orientale sont l'objet de jeu de puissances, qui peut un jour mal tourner. Avec son exercice, curieusement mal vendu (on ne l'apprend qu'à posteriori, sans médiatisation, perdant ainsi une bonne partie de l'effet de stratcom, pourtant centrale dans de tels sujets), Paris entend ainsi rappeler qu'elle fait partie des trois pays capable de le faire sans préavis. A tout moment, et presque en tous lieux.

Au final, le terroriste n'est donc sans doute pas le principal destinataire du message de cet exercice.

D'après la minarm, qui a coupé l'herbe sous le pied de ses communicants, pas moins de 450 militaires ont été mobilisés, ce qui correspond au portage d'un exercice traditionnel aux approches.

Mais la grosse différence, c'est bien sûr la mobilisation interarmées : des commandos et navires de la marine (c'est assez habituel), mais aussi et surtout, partis de France, des Rafale soutenus par des tankers, et des Caracal de l'armée de l'air, avec sans doute aussi des appareils de transport.

Pour les Caracal, une belle illustration de leur capacité de projection à longue distance en totale autonomie puisque pour la première fois à ce niveau en tout cas, les KC130J ont joué leur rôle de binôme pour allonger les pattes des Caracal, qui peuvent alors voler plus d'une dizaine d'heures.  

Cela rappelle, on l'a vu plus haut, toutes sortes de messages, mais notamment que pour foudroyer, tout va plus vite par la troisième dimension. 

Même si, cela va de soi, l'exercice était prévu depuis des mois. Personne n'a donc été surpris par la déclenchement de "l'alerte". Et tant mieux, car la disponibilité des Caracal reste encore très basse, même si elle a progressé, rendant incontournable des mesures énergiques dans ce domaine, autant dans la maintenance, que dans la colocalisation des machines, un très vieux sujet qui n'avance pas très vite.

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