vendredi 23 novembre 2018

A N'Beket Laouach, face au Mali

C'est à N'Beket Laouach que s'installera le PC du fuseau ouest (Mauritanie-Mali) du G5 Sahel. Pour
l'instant, une simple stèle sans inscription, et la présence du Mauribat (le bataillon mauritanien du G5S). Son chef, très aguerri ces dix dernières années, n'a pas été choisi au hasard. Et il a choisi aussi une partie de son encadrement pour que le bataillon soit rapidement opérationnel.
Pour le chef de l'Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz, c'est même le Mauribat qui est le plus opérationnel des cinq du G5S. Il est vrai qu'historiquement, c'est la Mauritanie qui a été touchée la première par le terrorisme au début des années 2000 (à l'époque par le GSPC devenu AQMI) et a répondu en formant les GSI et en modernisant l'armée, notamment l'aviation.
A N'Beket Laouach, le décor est lunaire, fait d'une succession de dunes.
De l'autre côté, c'est le foyer d'un des groupes armés terroristes qui met Tombouctou et sa région en coupe réglée. En cas d'attaque, le Mauribat peut poursuivre ses adversaires à 50 km au Mali, et une extension à 100 km serait même d'ores et déjà à l'étude.
Dans une position avancée, face à la frontière, une compagnie d'infanterie s'est posée avec son armement et ses véhicules, les inévitables Land Cruiser. Les hommes arborent fièrement les dernières gilets pare-balles réglés par l'Union européenne (150 lots de protection individuels au total pour l'armée locale). A quelques kilomètres en arrière, à la base logistique on trouve un hôpital avec son unique médecin et ses 10 infirmiers. Le premier rempart médical en cas de coup dur, car ici, pas de piste d'atterrissage.
Le programme sécurité et développement (PSD) de l'UE en Mauritanie doit précisément en construire une dans les mois qui viennent. En fait, sans doute un terrain sommaire qui puisse accueillir les Casa attendus dans l'armée de l'air dans quelques semaines, ou le BT-67 actuellement exploité. Le PSD va aussi contribuer à réaliser des forages afin que l'afflux provoqué par les militaires du Mauribat ne créée pas un bouchon devant les puits de la ville. Au passage, l'économie locale devrait aussi profiter de la présence de ces militaires.
Dans cette zone pourra aussi patrouiller le groupement nomade, sur les chameaux que le même PSD doit financer, une fois franchies les innombrables barrières réglementaires, européennes, et dans une moindre mesure, mauritaniennes.

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