Un peu comme une ponction lombaire, celle opérée dans trois programmes budgétaires du budget
2018 de la défense va faire très mal. Le projet de loi de finances rectificatives édité ce matin le dit sans le moindre anesthésique : "les ouvertures de crédits sur la mission « Défense » (404 M€, pour financer les surcoûts opex et opint) sont intégralement financées sur la mission mais sans contribuer à la solidarité interministérielle" qui était le recours normal.
Une fois n'est pas coutume, le député LR François Cornut-Gentille avait alerté sur le risque de cette potion amère de fin de gestion... et le risque est devenu réalité. Le ministère des armées va devoir régler "seul", déplore-t-il, le surcoût opex non couvert par la dotation initiale en LFI2018. D'où les 404,2 MEUR prélevés, principalement sur le programme 146, celui des équipements, à hauteur de 319,19 MEUR
S'y ajoutent 20 MEUR issus du P144 (environnement et prospective de la politique de défense) et 65 du P212 (soutien de la politique de défense).
Reste évidemment à savoir ce qui sera trappé en 2018 dans les équipements du P146. Et on n'en comprend que mieux, lors du débat budgétaire, le malaise de la ministre interpellée par l'opposition, qui tendait sa sébille pour un Caracal prévu dès 2017, promis en 2018, et qui ne sera donc pas de la partie.
Ce qui peut sembler inquiétant, c'est que d'autres programmes à suivre, envisagés à la livraison en 2019 ne le sont plus non plus, comme le futur pistolet automatique (pourtant un investissement à hauteur d'homme), tout comme le fusil des tireurs de précision.
Mes infops et photos sur le twitter @defense137.