C'est jeudi que doit être élu(e) le(la) président(e) de la commission de la défense, profondément
remaniée par les dernières législatives.
Jusqu'à quel point, on ne le sait pas encore, car en fait, les députés ont jusqu'à mercredi 18h pour s'inscrire. Ils se réuniront jeudi matin en conclave pour élire leur président(e) et le bureau de la commission. A ce stade, on n'a peu d'indications sur les volontaires.
Au ministère, on pourra guetter facilement la fumée blanche : la commission est (prière de n'y voire aucun symbole)... de l'autre côté de la rue.
Organe mal connu des militaires et des citoyens, la commission dispose d'un vrai pouvoir d'orientation du travail parlementaire de la défense, si elle veut, évidemment, s'en saisir. Elle peut effectuer du contrôle sur pièces dans les services de Bercy, mais aussi demander à entendre des responsables de l'outil de défense (militaires, fonctionnaires, industriels, etc) qui sont évidemment priés de répondre.
Comme cela s'est surtout vu au Sénat avec un exemple célèbre (celui du drone Reaper remis en selle par l'infatigable duo Reiner et Gautier), la commission devrait aussi avoir un impact plus fort sur le contenu des budgets et des lois de programmation militaires.
Mais, dénonçaient déjà des députés expérimentés de la précédente législature, les pièces proviennent de plus en plus tard du ministère de la défense... quand elles ne parviennent pas, même, franchement hors délais.
Une polémique tenace et durable a d'ailleurs, sur ce point, opposé le député de Saint-Dizier, François Cornut-Gentille (rapporteur spécial défense de la commission des Finances), et Jean-Yves Le Drian. Dans les armées, certains dénoncent la posture du député, qui se serait construit une aura média par ce seul sujet. Là où d'autres, dans les armées, constatent que son travail a contribué à faire avancer les choses, dans un ministère où les grains de sable sont précieusement rangés sous les tapis... avant qu'on ne se rende compte, des années plus tard, qu'ils empêchent les Caracal de voler (un exemple parmi d'autres).
Avec la fraîcheur de titulaires sans connaissances sur leurs sujets (il y en avait déjà un bon peu dans la précédente commission), militaires et industriels s'inquiètent, avec raison : ce manque de connaissances ne risque-il pas d'handicaper ces décideurs, à l'heure où il faut faire des choix, dans un budget qui ne peut les prendre en compte tous ? Qui portera les rapports ? Bref, la composition du bureau, la personnalité du(de la) président(e) vaudront autant que les députés qui viendront -ou pas- travailler les sujets en commission, où, déjà, dans la précédente législature, les sièges étaient rarement tous remplis.
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