vendredi 23 juin 2017

Le Bourget d'Edouard Philippe

(POOL)
Dans les salons professionnels, il y a a parfois des alternances politiques et des visites qui
inquiètent. Celles d'Edouard Philippe au salon du Bourget ne sont pas à classer dans celle-là, le Premier Ministre a été accueilli par de francs sourires, ce matin, sur le tarmac du Bourget (où il est arrivé en voiture). 
Sur une ligne, le gotha de l'aéronautique l'attend, et le Premier Ministre ne cache pas déjà connaître quelques tête, comme Guillaume Faury, le patron d'Airbus Helicopters.
La visite commence au pas de charge, chez Airbus, avec le dosage que l'on retrouvera chez la plupart des grands comptes : un coup d'oeil accentué sur l'avenir (le drone naval VSR700) de bref ou moyen terme, présentation des matériels actuels (l'avion de transport Atlas et son canon Caesar offert).
A grandes foulées, la délégation glisse vers le CNES, où deux normands se retrouvent : Thomas Pesquet, tout juste revenu des étoiles, et le Premier Ministre, qui repart avec une photo dédicacée par l'astronaute.
Chez Arianespace, la presse, interdite de prise de vues, boycotte la couverture. Plus loin, chez Thales, c'est l'industriel qui interdit la présence des médias accrédités durant la visite du PM. La direction de la com du groupe finit par plaider la méprise dans une tentative d'unisson avec le spécialiste de la sûreté présent. La visite repart déjà.
Edouard Philippe enquille les pages du gotha aéronautique : les sièges de Zodiac, les aérostructures de Daher, les réacteurs de Safran, Latécoère, qui fête ses 100 ans, la gamme de Dassault Aviation.
Le Premier ministre a déjà apprécié le cockpit du Rafale, mais en regoûte une première couche chez l'avionneur, puis sur le stand défense, où il est accueilli par la DICOD, Valérie Lecasble (1).
Le lecteur de "Vols de nuit" aura à nouveau rêvé quelques heures dans l'univers aéronautique -comme il le confessera par la suite dans son discours-, mais les propos de plusieurs de ses interlocuteurs l'auront bien ramené sur la terre ferme.
Le patron du missilier MBDA, Antoine Bouvier, a joué le rôle de la piqûre de rappel, expliquant qu'il serait difficile d'avancer sans la Grande-Bretagne, mais aussi sans fonds européens structurants dans la défense. Plusieurs acteurs économiques, notamment PME et ETI, n'ont pas, non plus, hésité à l'interpeller sur la difficulté à trouver de la main d'oeuvre qualifiée. Une interpellation ancienne provenant des industriels de l'aéronautique, qui peine à trouver solution(s).
Eric Trappier a rappelé qu'en synthèse, cette main d'oeuvre générait le premier excédent commercial de la France.
Avec un tel rappel, on ne peut trouver qu'oreille attentive. Edouard Philippe s'est cantonné à annoncer de nouvelles mesures en faveur de l'alternance dans son discours de politique générale du 4 juillet. Et le maintien de l'objectif de la trajectoire des 2% de PIB pour la Défense en 2025.
 

Mes infops et photo sur le twitter @defense137.

(1) qui avait déjà accueilli le PR lundi.