C'est ma collègue du Monde Nathalie Guibert qui le révèle : un drone piégé est responsable des
blessures infligées la semaine dernière à des militaires français. Selon elle, les deux plus grièvement touchés appartiennent au commando parachutiste de l'air n°10, qui a déjà payé un très lourd tribut ces dernières années aux opérations au Sahel (deux morts et plusieurs blessés graves).
L'explosion a tué deux peshmergas, comme ce blog l'avait expliqué plus tôt.
A ce stade, on ignore précisément ce qui s'est passé : le drone, piégé, devait-il être ramassé et exploser ensuite (c'est ce qui s'est passé) ou s'agissait-il d'un drone rustique armé qui devait cibler, depuis les airs, les armées qui luttent contre Daech dans la zone d'Erbil ?
Même si cette attaque est une première pour les Français dans cette zone, le procédé ne peut pas, néanmoins surprendre (1). Le piégeage de matériel a été utilisé dans toutes les guerres (y compris par la France), c'est aussi ce qui justifie la présence, dans les équipes de forces spéciales, de spécialistes du dépiégeage.
Cette thématique intéresse, pour les mêmes raisons, les unités de forces spéciales de l'Intérieur. La BRI de Paris a mené un très gros effort dans ce domaine ces derniers mois, par exemple.
Le risque de drone explosif rudimentaire est également évoqué sur le territoire national. C'était une des craintes pour l'Euro, mais on en parle depuis le G8 d'Evian... en 2003 !
(1) en France, MBDA a même proposé une grenade volante...
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