C'est rarissime, un hélicoptère EC145 des forces aériennes de gendarmerie s'est posé hier au milieu
de Paris, pour évacuer un policier blessé dans les manifestations dans l'est de la capitale.
L'exploit n'est pas tant technique -les pilotes de la gendarmerie se posent aussi bien sur les navires de la marine que sur le Mont Blanc- qu'organisationnel. Paris est en effet le territoire exclusif de la sécurité civile (Dragon 75), et plusieurs préfets de police se sont attachés à pérenniser, parfois avec ardeur, cette division du travail. La base de la sécurité civile détient en permanence deux hélicoptères EC145 (du même modèle que celui des gendarmes), dont un réservé à l'usage exclusif de la préfecture de police. On n'imagine pas qu'un jour de manifestation, la dispo n'était pas à 100%.
Hier, c'est l'urgence qui a primé. Un des Dragon 75 était vraisemblablement en vol pour filmer la manifestation -un de ses contrats opérationnels avec la préfecture de police-, donc pas en capacité d'évacuer dans de bonnes conditions un blessé.
Les posers d'hélicoptères de secours dans la capitale sont réservés aux situations d'urgence. Un EC145 de la sécurité civile avait par exemple posé à Opéra en 2012 pour un secours, et un de ses prédécesseurs, l'Alouette III, avait fait pareil, en 1995, lors de l'attentat du RER Saint-Michel.