Même si le cinéma d'action laisse accroire des choses qui très souvent n'existent pas, en tout cas, les
opérations de recherche du vol AH5017 ont permis de démontrer l'efficacité du spectre de moyens implantés à proximité ou au Mali même.
Il faut rappeler que cette efficacité n'est pas nouvelle : elle avait déjà été mise à contribution en janvier 2011 par exemple pour tenter, au débotté, une opération de libération d'otages (enlevés à 22 h, retrouvés à 10h le lendemain) depuis une base implantée au Burkina-Faso, soit une infiltration de 500 km suivi d'un combat nourri, de jour. Pas même les Américains n'en sont capables.
Elle s'est encore illustrée sous cette même forme (1) en janvier 2013 pour engager le combat contre les djihadistes très supérieurs en nombre, qui fondaient sur Bamako. Dans ces deux épisodes, ce sont les éléments du COS qui avaient été requis : ils étaient les seuls présents, à cette époque.
Il n'y a donc rien de très surprenant dans le fait que dans des temps aussi réduits, la France ait retrouvé les débris. Elle est avisée vers 10 heures du matin, et les débris sont retrouvés vers minuit, après une dizaine d'heures de recherches sur une zone stérile.
Mais on aurait encore perdu quelques heures si on n'avait pas eu le Reaper de l'ED 1/33 Belfort, l'acquisition de cabines et d'engins supplémentaires (et armés) apparaît donc incontournable dans un délai bref, si l'on veut réellement pouvoir tenir dans la durée une, et encore mieux, deux orbites simultanées.
A ce stade, l'EMA n'a pas prévu d'envoyer des moyens supplémentaires des pays riverains, ou de France. Ce qui serait néanmoins incontournable si Serval, et à partir du 1er août, Barkhane, devait avoir affaire à adversité particulière dans la zone du crash. Ou ailleurs dans le reste du Mali. Serval est, pour l'heure, taillé au plus juste pour les seules opérations antiterroristes.
Or les feux de l'actualité sont braqués sur ce petit coin de désert, et pour un bon bout de temps. La mission du SGTIA de Serval, à Gossi, n'aura donc rien d'une partie de plaisir, autant sur le plan logistique que sécuritaire.
Et les dernières opérations de Serval, tout comme les attaques des djihadistes l'ont bien monté : le Mali reste une zone de guerre.
(1) pas très loin d'ailleurs de l'endroit où s'est crashé le vol 5017)