Mes consoeures du Parisien, Ava Djamshidi (envoyée spéciale à Bangui) et Nathalie Schuck
(spécialiste de l'Elysée) sortent ce matin une info brûlante sur l'irruption, mardi soir, de véhicules de la Séléka à quelques mètres seulement du Falcon 7X présidentiel, à Bangui. Elles confirment les risques que j'avais évoqué en début de semaine sur cette visite, annoncée le matin-même, à l'encontre des règles de sécurité. Les armes tiraient d'ailleurs encore en ville quand l'avion présidentiel s'est posé, explique-t-on.
Le contexte était, on le sait, déjà électrique entre Séléka et militaires fraçais, donc la présence de ces miliciens, aussi près du chef des armées, est complètement étonnante, et aurait pu se révéler dangereuse, puisque ces hommes étaient en plus lourdement armés (1). Aucun coup de feu n'a néanmoins été tiré, explique le Parisien, mais pendant cinq minutes, la situation a été extrêmement tendue.
A ce stade, cet épisode, même précisément décrit par les consoeures, est relativement confus. Car ces véhicules protégeaient le président centrafricain qui rencontrait son homologue français, et ne sont donc pas réellement infiltrés dans le dispositif français, resté, ce soir-là, relativement étanche puisque l'essentiel du convoi Séléka - était resté à l'entrée de l'aéroport. C'est leur irruption non prévue qui a dû élever la tension.
On n'a pas souvenir d'un tel niveau de tension lors d'une visite présidentielle à l'étranger. En tout cas pas depuis la visite inopinée du président Mitterrand à Sarajevo, en 1992, pendant les premiers combats.
(1) lourdement armé lui aussi, en contradiction avec les mesures pourtant décrétées par la France