C'est la conséquence directe de la baisse de la commande publique et de la morosité de l'export défense :
EADS va supprimer 1700 postes en France sur les trois prochaines années dans ses activités militaires. Une potion amère qui ramènera le format de Defense & Space à 5300 salariés, plus 500 en corporate. Tom Enders, le patron du groupe, n'a jamais caché qu'il devrait prendre des décisions énergiques si les budgets de défense n'étaient pas assez soutenus. Or, ses trois pays historiques (France, Allemagne, Espagne) taillent actuellement dans leurs dépenses de défense. Et les annuités de la LPM permettent de mesurer que cela va durer plusieurs années.
A ce stade, explique le siège français, aucun site ou aucune spécialité n'est plus visée qu'une autre. Mais les sites de Bezons et Velizy, legs de l'histoire du groupe EADS et des sociétés qui l'ont précédé, sont restructurés.
Défense & Space restera concentré sur les sites des Mureaux et de Suresnes, avec un autre site en Aquitaine (Issac, près de Bordeaux), principalement centré sur une monoculture historique, les missiles stratégiques. Alors que les doutes semblent s'accumuler sur l'évolution du missile M-51, la potion amère n'est peut-être pas encore totalement formée.
EADS (56,5 MdEUR de CA, 140.000 salariés) est le premier groupe majeur à annoncer des suppressions de postes aussi massives, qui concerneront aussi, de fait, plusieurs autres entités. Le missiliers MBDA, comme le chantier naval DCNS ont déjà estimé un certain nombre de postes fragilisés par les récentes décisions publiques.